Liban: au moins 20 morts et plus de 450 blessées après l'explosion de talkies-walkies du Hezbollah

Une nouvelle vague d'explosions d'appareils de transmission du Hezbollah a fait mercredi 20 morts et plus de 450 blessés à travers le Liban, exacerbant les craintes d'une guerre totale avec Israël.

Sans évoquer les explosions au Liban, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a estimé que le "centre de gravité" de la guerre se déplace "vers le nord" où les échanges de tirs meurtriers quasi-quotidiens avec le Hezbollah ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.

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Le ministère des Affaires étrangères exprime son inquiétude quant aux explosions qui sont survenus au Liban, craignant une "escalade dangereuse des tensions dans la région".

"La France poursuivra avec détermination les efforts qu’elle mène pour obtenir un retour au calme le long de la ligne bleue et assurer la sécurité des populations civiles, en Israël comme au Liban", assure le communiqué.

Le Hamas accuse l’État hébreu d’être responsable de cette deuxième série d’explosions au Liban, qui a causé aujourd'hui la mort de 14 personnes.

"Nous condamnons fermement l'agression sioniste répétée et continue contre le peuple libanais frère", a écrit le Hamas dans un communiqué. Le mouvement terroriste a poursuivi en déclarant que cette nouvelle attaque "menace désormais la sécurité et la stabilité de la région.”

Dans une déclaration vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Benjamin Netanyahu a réitéré sa promesse de ramener à leur domicile les habitants du nord d'Israël évacués après des attaques transfrontalières ces derniers mois.

"J'ai déjà dit que nous ramènerons les habitants du nord en toute sécurité dans leurs foyers, et c'est exactement ce que nous ferons", a promis le Premier ministre israélien.

Des dizaines de milliers d’Israéliens ont été évacués plus au sud du pays, après les attaques du Hezbollah qui ont débuté en octobre 2023. Tsahal et le Hezbollah s’affrontent presque quotidiennement depuis les attaques du Hamas, le 7 octobre dernier.

Le ministre de la Santé libanais a publié un nouveau bilan de cette deuxième série d'explosions de talkies-walkies. "La vague d'explosions ennemies ayant visé les talkies-walkies (...) a fait 14 morts et plus de 450 blessés", a indiqué le ministère dans un communiqué.

La veille, 12 personnes ont été tuées et près de 2.800 blessées dans l'explosion de bipeurs partout dans le pays.

L'Irak a dit vouloir renforcer les contrôles à ses frontières pour éviter toute "infiltration" ou risque sécuritaire notamment s'agissant des importations d'"équipements électroniques".

Les autorités en Irak, pays où des factions armées pro-Iran sont alliées au Hezbollah libanais et affichent leur solidarité avec le Hamas palestinien, s'efforcent d'éviter que ces violences régionales ne débordent sur leur territoire.

Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a présidé un conseil ministériel pour la sécurité nationale. "Le conseil a appelé les postes frontaliers à prendre toutes les mesures préventives nécessaires pour éviter toute infiltration potentielle", selon un communiqué des services du Premier ministre.

Le texte appelle à "une inspection sécuritaire rigoureuse des importations, en particulier des équipements électroniques, et à s'assurer que les contrats sont passés avec des entreprises réputées."

Les bipeurs de membres du Hezbollah qui ont explosé par centaines hier au Liban étaient piégés, a indiqué aujourd'hui à l'AFP un responsable libanais de la sécurité.

Les résultats préliminaires d'une enquête menée par les autorités libanaises ont montré que "les appareils étaient préprogrammés pour exploser et contenaient des matériaux explosifs placés à côté de la batterie", a précisé ce responsable qui a requis l'anonymat en raison du caractère sensible de l'affaire.

La Croix-Rouge libanaise indique sur X intervenir après "de multiples explosions dans différentes zones, notamment dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa", mobilisant plus de 30 ambulances.

"50 ambulances supplémentaires au Mont-Liban et à Beyrouth ont été mises en alerte pour soutenir les opérations d'ambulance et d'évacuation", assure l'association d'aide humanitaire.

"Le commandement de l'armée demande aux citoyens de ne pas se rassembler dans les lieux témoins d'incidents de sécurité afin de laisser place à l'arrivée des équipes médicales", écrit l'armée libanaise sur X.

Les "objets civils" ne doivent pas être transformés en armes, a insisté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, au lendemain de l'attaque meurtrière aux bipeurs contre les membres du mouvement pro-iranien Hezbollah au Liban.

"Il est très important qu'il y ait un contrôle efficace des objets civils, de ne pas les transformer en armes. Cela devrait être une règle pour tout le monde dans le monde, que les gouvernements devraient être capables d'appliquer", a déclaré Antonio Guterres devant la presse.

Le chef de la diplomatie libanaise a déclaré que les explosions meurtrières de la veille de centaines de bipeurs utilisés par le Hezbollah pro-iranien à travers le Liban pourraient être le présage d'une guerre plus large au Moyen-Orient.

Abdallah Bou Habib, cité par l'Agence nationale d'information libanaise, a mis en garde contre la gravité de cette attaque, imputée par le mouvement islamiste libanais à Israël, "parce qu'elle survient après les menaces israéliennes d'élargir le champ de la guerre contre le Liban, ce qui plongerait la région dans un cycle de violence plus large et annoncerait une guerre plus étendue".

La société hongroise BAC, présentée comme le fabricant des bipeurs utilisés par le Hezbollah qui ont explosé au Liban, est "un intermédiaire commercial, sans site de production ou opérationnel en Hongrie", a confirmé Budapest.

"Les appareils en question n'ont jamais été sur le sol hongrois", a ajouté le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs sur le réseau social X, et "cette affaire ne pose aucun risque à la sécurité nationale".

"Même si les attaques semblent avoir été ciblées, elles ont eu de lourdes conséquences collatérales, sans discrimination, parmi les civils: plusieurs enfants figurent parmi les victimes", note le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell dans un communiqué.

Il déclare considérer "cette situation comme extrêmement préoccupante".

"Je ne peux que condamner ces attaques qui mettent en danger la sécurité et la stabilité du Liban et accroissent le risque d’escalade dans la région. L’Union européenne appelle toutes les parties prenantes à éviter une guerre totale, qui aurait de lourdes conséquences pour l’ensemble de la région et au-delà", écrit-il.

Les responsables de l'attaque meurtrière aux bipeurs contre les membres du mouvement pro-iranien Hezbollah au Liban "devront rendre des comptes", a réclamé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

"Le ciblage simultané de milliers de personnes, qu'il s'agisse de civils ou de membres de groupes armés, sans savoir qui était en possession des engins ciblés, où ils se trouvaient et dans quel environnement ils se trouvaient au moment de l'attaque, constitue une violation du droit international des droits de l'homme et, dans la mesure où il est applicable, du droit international humanitaire", a souligné Volker Türk dans un communiqué.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a estimé que les explosions simultanées de bipeurs utilisés par le mouvement islamiste Hezbollah au Liban, devraient faire "honte" aux pays occidentaux, notamment aux États-Unis, alliés d'Israël.

"Cet incident a montré une fois de plus que, même si les pays occidentaux et les Américains prétendent rechercher un cessez-le-feu, en pratique, ils soutiennent pleinement les crimes, (...) du régime sioniste", a dit Massoud Pezeshkian, jugeant que ces explosions devraient leur faire "honte", selon un communiqué publié sur le site de la présidence.

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré qu'un cessez-le-feu pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza était le meilleur moyen d'empêcher toute escalade supplémentaire au Proche-Orient.

"Nous savons tous qu'un cessez-le-feu est la meilleure chance de faire face à la crise humanitaire à Gaza et aux risques pour la stabilité régionale", a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien.

Après vérification auprès de tous les hôpitaux, le bilan s'élève désormais à "12 morts dont deux enfants" et on compte "entre 2.750 et 2.800" blessés, a déclaré le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad lors d'une conférence de presse. Certaines personnes blessées dans la Békaa (est) "ont été transférées en Syrie" voisine, tandis que "d'autres seront évacuées vers l'Iran", a-t-il ajouté.

Le Kremlin a qualifié mercredi l'explosion simultanée à travers le Liban la veille de bipeurs utilisés par le Hezbollah de nouvelle "escalade des tensions" dans une région minée par les crises.

"La région elle-même se trouve dans une situation explosive (...) Et chaque incident comme celui-ci a le potentiel d'être le déclencheur" d'un embrasement plus large dans la zone, a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, au lendemain de cette attaque qui a fait au moins neuf morts et près de 2.800 blessés.

Que s'est-il vraiment passé hier au Liban en fin de journée au Liban et en Syrie? Un piratage? Un sabotage? Les interrogations restent nombreuses. Mais tandis que la piste du piratage s'éloigne, celle du sabotage planifié depuis des mois se renforce. Des explications dans cet article.

Le service de renseignement israélien du Mossad a placé des explosifs à l'intérieur de 5.000 bipeurs importés par le Hezbollah depuis plusieurs mois, ont déclaré à Reuters une source de sécurité libanaise de haut rang et une autre source.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononcera jeudi un discours au sujet des "derniers développements", a indiqué le mouvement islamiste libanais.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est arrivé à l'aube au Caire, pour une visite éclair auprès de son allié égyptien sur fond d'introuvable cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre et le déclenchement de la guerre dans l'enclave palestinienne, au moins 41.252 persones ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

L'entreprise taïwanaise Gold Apollo a démenti des informations selon lesquelles elle aurait fabriqué les bipeurs utilisés par le Hezbollah.

"Ce ne sont pas nos produits (...) Ce ne sont pas nos produits du début à la fin", a affirmé le directeur de l'entreprise.

Il réagissait à des informations publiées par le quotidien New York Times affirmant que les bipeurs auraient été commandés à Gold Apollo, en citant des responsables américains et d'autres nationalités s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Les explosions de bipeurs ont été causées par Israël, ont annoncé, sous couvert d'anonymat, des responsables américains au New York Times. Les appareils auraient été trafiqués par des agents israéliens avant qu'ils n'arrivent au Liban.

CNN évoque de son côté une opération conjointe menée par l'armée israélienne et les services de renseignement de l'État hébreu, le Mossad.

Selon les sources citées par le New York Times, chaque bipeur a été piégé avec une petite charge explosive de 30 à 50 grammes placée au niveau de la batterie. Un déclencheur avait également été installé afin que les appareils explosent de manière coordonnée, à la réception d'un message apparaissant comme venant de la direction du Hezbollah.

Vous pouvez retrouver plus de détails sur ces accusations dans notre article dédié.

Les États-Unis ont affirmé hier n'être ni impliqués ni avoir été informés à l'avance de l'explosion de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah au Liban.

Devant la presse, le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, a refusé de s'exprimer sur l'attribution de cette attaque, le Hezbollah désignant lui Israël.

Israël n'a pas commenté ces explosions aux bipeurs, survenues dans plusieurs places fortes du Hezbollah quelques heures après l'annonce par ce pays qu'il étendait les objectifs de la guerre contre le Hamas palestinien dans la bande de Gaza à sa frontière nord avec le Liban.

Le Hezbollah a déjà accusé l'État hébreu et a promis qu'Israël recevra "son juste châtiment."

Depuis le début de la guerre à Gaza, la zone frontalière entre Israël et le Liban est le théâtre d'échanges de tirs presque quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, un allié du Hamas, qui ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils de part et d'autre.

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la situation au Moyen et Proche-Orient ce mercredi 18 septembre. Hier, des explosions simultanées de bipeurs utilisés par le Hezbollah à travers le Liban ont fait neuf morts et et près de 2.800 blessés.