BFM Immo
Immobilier Neuf

Logement neuf: les promoteurs réclament au nouveau Premier ministre des "actions immédiates"

Les mises en vente de logements neufs s'effondrent encore (-42,4%), à leur plus bas niveau pour un deuxième trimestre depuis 2010, selon la Fédération des promoteurs immobiliers.

"La situation est grave": la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a une nouvelle fois alerté sur la situation critique du secteur de la construction jeudi et réclamé au nouveau Premier ministre "des actions immédiates".

"Ça fait trois ans qu'on râle, qu'on alerte... Il est plus que temps que la France se réveille et que nous ayons un Premier ministre conscient de ce qu'il se passe", a martelé son président, Pascal Boulanger, lors d'un point presse trimestriel, organisé avant l'annonce de la nomination de Michel Barnier à Matignon.

"Trimestre après trimestre, on s'enfonce inexorablement dans la crise", a-t-il ajouté en dévoilant les derniers chiffres de l'Observatoire de la FPI.

Les réservations de logements neufs, particuliers et investisseurs compris, ont continué de chuter au deuxième trimestre 2024, à -8,3% par rapport au deuxième trimestre 2023, atteignant 23.150.

Les permis délivrés par les collectivités pour construire des logements collectifs sont également toujours en baisse (-15,1%) à 41.200, loin derrière le volume atteint entre 2015 et 2018 (59.600).

Point positif, les mises en chantier sont en légère hausse (+5,1%). "Ce n'est pas vraiment une reprise, mais la conséquence des acquisitions de CDC Habitat et Action Logement depuis un an", a toutefois tempéré Pascal Boulanger.

"Une crise qui va s'auto-alimenter"

Les mises en vente de logements neufs s'effondrent encore (-42,4%), à 13.953, le plus bas niveau pour un deuxième trimestre observé depuis 2010. Conséquence directe, les délais d'écoulement s'allongent encore, à 23 mois en moyenne au deuxième trimestre contre 21,9 au premier.

"Quand la demande va repartir, parce que ça repartira, on aura un problème très important parce qu'on n'aura pas d'offre et un manque de savoir-faire", a déploré Pascal Boulanger.

"On est dans une crise qui va s'auto-alimenter", a abondé Didier Bellier-Ganière, délégué général de la FPI.

L'immobilier neuf traverse une crise profonde. Les coûts des chantiers ont augmenté, sous l'effet de l'inflation des matériaux de construction et du durcissement des exigences environnementales, et la demande a dévissé, du fait de conditions défavorables pour emprunter et de la fin programmée de niches fiscales favorables à l'investissement.

La FPI déplore notamment la disparition à fin de l'année du dispositif Pinel, qui permet aux particuliers qui investissent dans des logements neufs ou à rénover de bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu moyennant leur mise en location.

Elle plaide pour le maintien, voire le renforcement de cette niche fiscale dont la Cour des comptes juge pourtant dans un rapport dévoilé jeudi matin qu'elle "ne remplit qu'imparfaitement" son objectif de construction.

MC avec AFP