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Tennis: Kyrgios a vécu "vingt fois pire" que Naomi Osaka sur le plan mental

Connu pour son côté fantasque, Nick Kyrgios s’est confié sur les difficultés psychologiques qui l’ont accompagné pendant une partie de sa carrière en raison de la pression médiatique. Avec un constat clair et puissant: "Ce sport aurait pu me faire sombrer".

Fantasque, unique, à part… Les mots ne manquent pas pour définir Nick Kyorgios. Habitué des coups de sang et des comportements parfois à la limite de l’antisportif, le tennisman australien s’est souvent retrouvé sous la lumière des médias et des critiques. Et il l’a mal vécu. En marge du tournoi ATP 500 de Washington, qu'il dispute après avoir dit non aux JO 2021 en raison de l'absence de spectateurs, Kyrgios a expliqué combien l’attention permanente sur sa personne avait failli le rattraper au cours de sa carrière.

"Ce sport aurait pu me faire sombrer, ce qui a été le cas pendant un court moment, a-t-il confessé. C’était vraiment dur à dix-huit ans d’être l’un des joueurs australiens les plus connus et de subir la pression médiatique." L’occasion, aussi, de faire un parallèle avec la situation de Naomi Osaka. En proie à des difficultés psychologiques, la Japonaise avait refusé de participer aux traditionnelles conférences de presse de Roland-Garros pour protéger sa santé mentale après "de longues périodes de dépression" avant de se retirer du Grand Chelem parisien avant son deuxième tour alors qu’elle risquait la disqualification après avoir pris une amende.

"J'étais dans les situations de détresse mentale dont Naomi Osaka parle aujourd'hui, explique Kyrgios. J'ai traversé cela et c'était à mon avis vingt fois pire." Et l’Australien de compléter: "Je suis juste résilient". Tombé à la soixante-dix-septième place du classement ATP avec seulement cinq tournoi disputés depuis mars 2020, le joueur de vingt-six ans qui précise avoir également été victime de racisme et de haine de la part de certains "fans" regrette de ne pas avoir reçu plus de soutien face à ses problèmes et s’estime injustement pointé du doigt.

"Au lieu de mettre au ban et de presque crucifier une personnalité, il faudrait se dire: 'OK, ce gars est différent'. Au fond de moi, je sais que je fais vraiment du bien au sport, qui a besoin de personnalités comme la mienne. (…) Le tennis a eu du mal par le passé à admettre que des gens puissent faire différemment. Cela commence à évoluer. J'ai été l'exemple que ce sport a besoin de comprendre ces personnalités (atypiques) et d'accueillir tout le monde. J'ai le sentiment d'avoir été plutôt emblématique pour le sport dans le sens où j'ai fait les choses à ma manière." Qui ne plaît pas à tout le monde.

AH avec AFP