RMC Sport Sports de combat

Taekwondo: une enquête ouverte après le cyberharcèlement et les menaces contre l'Afghane Marzieh Hamidi, réfugiée en France

Le parquet de Paris a confirmé ce lundi à l'AFP l'ouverture d'une enquête après la plainte de la taekwondoïste afghane Marzieh Hamidi pour "un cyberharcèlement" contenant notamment "des menaces de mort" et "de viol". La combattante de 21 ans, réfugiée en France depuis plus de deux ans, est victime d'une vague de haine sur les réseaux sociaux en raison de ses critiques contre le régime des talibans.

Une enquête est ouverte à Paris après des cybermenaces dénoncées par la taekwondoïste afghane Marzieh Hamidi, réfugiée en France depuis août 2021 pour fuir la prise de pouvoir des talibans dans son pays. Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert cette enquête après une plainte de la combattante de 21 ans concourant dans la catégorie des -57kg pour "un cyberharcèlement contenant des menaces de mort, de viol et autres menaces via les réseaux sociaux". La procédure a été confiée au Pôle national de lutte contre la haine (PNLH) en ligne du parquet.

"Je veux que les terroristes qui me menacent de mort soient identifiés et jugés, afin que je puisse vivre librement sans peur et en toute sécurité. Ils ne me feront pas taire et je poursuivrai mon combat pour les femmes afghanes coûte que coûte", a réagi Marzieh Hamidi dans une déclaration transmise à l'AFP par son conseiller Baptiste Bérard Proust. "Ma cliente, Marzieh Hamidi est désormais placée sous protection policière pour une durée indéterminée. Dédié aux affaires les plus graves et les plus complexes, le PNLH est enfin saisi. C'est une satisfaction et nous espérons que les auteurs des menaces seront rapidement identifiés", a fait savoir Me Inès Davau, l'avocate de Marzieh Hamidi.

Son numéro a été partagé sur les réseaux

La championne afghane, qui n'a réussi à se qualifier dans sa catégorie de taekwondo pour les Jeux olympiques de Paris 2024, a fait l'objet de nombreux portraits en France après "ses prises de parole en public sur le droit des femmes et le régime des talibans", comme le rappelle sa plainte du 3 septembre. D'après ce document, la vague de haine dont elle est aujourd'hui victime est une réponse à sa dénonciation fin août sur les réseaux sociaux d'une nouvelle loi interdisant aux femmes d'Afghanistan de faire entendre leur voix en public, puis un entretien avec la presse où elle réitère ses positions, ainsi que la création d'un hashtag #LetUsExist ("laissez-nous exister" en anglais).

A partir du 1er septembre, "une véritable déferlante de haine s'est abattue sur elle (...). Son numéro de téléphone WhatsApp afghan a été partagé et des centaines d'appels et des milliers de messages lui ont été envoyés en quelques heures seulement", dénonce encore la plainte. "Mme Marzieh Hamidi était visée par plusieurs menaces de mort et de crimes, via les réseaux sociaux, de la part d'individus cachés derrière leur numéro de téléphone", d'après le document, qui souligne que la taekwondoïste vit depuis le 5 septembre "sous protection policière pour une durée indéterminée". La plainte vise précisément les infractions de divulgation d'informations à caractère privé, appels téléphoniques malveillants, menaces de mort ou de viol, harcèlement en ligne et harcèlement en ligne à caractère sexuel.

AFP