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Le témoignage déchirant de Francis Ngannou sur la mort de son fils

Trois mois après la mort de son fils Kobe, à seulement 15 mois, Francis Ngannou s'est exprimé pour la première fois sur le sujet. Bouleversé, mais digne, le combattant camerounais a décrit la souffrance qui l'habite.

Un discours bouleversant. Fin avril, Francis Ngannou annonçait sur les réseaux sociaux la mort de son fils Kobe, âgé de seulement 15 mois, sans donner davantage de détails ni prendre la parole. Trois mois sont passés, et le combattant camerounais a cette fois décidé d'évoquer le sujet, dans l'émission de l'animateur Joe Rogan.

Encore marqué par cette terrible disparition, Ngannou a indiqué que son fils souffrait d'une "sorte de malformation" qui n'avait malheureusement pu être diagnostiquée, malgré toute une batterie d'examens passés au Cameroun et en Arabie saoudite après de précédents malaises.

"Tout ce qui comptait, c'était lui"

L'ancien champion des poids lourds de l'UFC, désormais engagé au PFL, pensait la situation sous contrôle et se trouvait à Dubaï quand il a appris l'inimaginable. "Mon frère m’a appelé, il m’a dit 'les choses ne vont pas bien ici, Kobe s’est évanoui, il est à l’hôpital…' Je l’ai perdu pendant 3-4 minutes, et quand je l’ai eu de nouveau, il était avec une infirmière, et elle a dit 'Il est parti'", raconte Ngannou, qui peine à décrire la "douleur" ressentie à cet instant.

"Tu réalises alors à quel point cet enfant, qui n’était pas là deux ans plus tôt, était devenu une part centrale de ta vie", poursuit-il. "Et que tout le reste dont tu te souciais n’avait aucune importance. Tout ce qui comptait, c’était lui. Et il n’est plus là..."

Francis Ngannou, qui explique dans l'entretien avoir appelé son fils Kobe pour rendre hommage à Kobe Bryant, un homme qui l'avait marqué lors de leur première rencontre à New York, déroule ensuite ses regrets. "La dernière fois que je l'ai vu, c'était en quittant le Cameroun, en entrant dans l'ascenseur. Il était avec mon petit frère et il ne voulait pas que je parte parce qu'il était devenu mon copain, à tel point qu’il ne voulait pas que je le laisse seul... Je pouvais l’emmener partout avec moi, même s’il ne mangeait pas il s’en fichait, tant qu’il était avec moi. (…) Le jour où je suis parti, il pleurait pour venir avec moi. Mais je suis parti, pensant que j’allais revenir. Je n’avais pas idée que c’était la dernière fois", ajoute Ngannou, la gorge nouée. "J’aurais pu revenir une dernière fois, passer une dernière journée avec lui, le serrer une dernière fois dans mes bras." Mais la vie en a décidé autrement.

S'il indique vouloir aller de l'avant, reprendre le fil de son existence et de sa carrière, Francis Ngannou glisse aussi ne plus avoir peur, désormais, de la mort. "Au fond de votre cœur, vous être brisé, vous n’avez plus rien… J’ai toujours aimé la vie, mais je me dis que si je meure, au moins je retrouverai mon fils", lance-t-il. Et d'enchaîner: "Je n’ai plus peur de ça. J’ai toujours envie de vivre, mais si ça arrive…"

C.C.