Bordeaux: "Apporter sa petite pierre à la reconstruction", Baysse explique son retour aux Girondins en N3

Il a connu les sélections jeunes de l'équipe de France, affiche plus de 200 matchs de Ligue 1 au compteur, et a même goûté aux soirées européennes. Le voilà aujourd'hui embarqué dans une drôle de mission en National 3, le cinquième échelon du football français. Du haut de ses 36 ans, Paul Baysse a accepté de sortir de sa retraite pour aider les Girondins de Bordeaux, ce monument en péril du football français. Alors que l'équipe première a été rétrogradée administrativement en N2, lui et Rio Mavuba (40 ans) ont décidé de reprendre une licence cet été pour éviter les forfaits de l'équipe B, qui ne comptait alors plus assez de joueurs.

C'est le directeur général Thomas Jacquemier qui a demandé à ces deux éléments emblématiques des Girondins de revenir sur les terrains pour dépanner la réserve, tout en gardant en parallèle leur casquette d'entraîneur de la section U15 pour Mavuba et d'ambassadeur du club pour Baysse. "On est beaucoup à aimer ce club, chacun essaie d'apporter sa petite pierre à la reconstruction", témoigne le défenseur central auprès de RMC Sport. "Avec Rio, on est sur le terrain, mais beaucoup d'autres anciens se mobilisent, ils n'ont pas envie de voir le club couler. Aujourd'hui, on donne de notre personne avec la N3, pour transmettre des valeurs. Ce passage de témoin est important. Ça durera le temps que ça durera, mais on le fait avec le cœur et à 100%", expose Baysse, qui comme Mavuba vient d'enchaîner deux matchs de N3, pour deux défaites.

"Ça fait bizarre", reconnaît Baysse

De retour à la compétition deux ans après son dernier match, Baysse assure se sentir plutôt en forme. "On repart sur des entraînements quotidiens, avec match le week-end. Je n'avais pas vraiment coupé, donc le foncier ça va. Après, ça reste du foot, avec des changements de rythme et d'appui, ça fait bizarre de reprendre mais ça fait tellement plaisir. Depuis petit je vis par le football et à travers le football. Rechausser les crampons, c'est agréable, même si on est rattrapés par l'âge. Tant que le corps suit...", sourit-il, par ailleurs très "touché" par le soutien des supporters.

A Bordeaux, tout le monde se mobilise pour aider un club qui n'est pas encore tiré d'affaire avec la menace d'une liquidation judiciaire toujours présente. Malgré tout, les Girondins tentent aujourd'hui de se reconstruire en N3 et surtout en N2 autour de l'ancien entraîneur de Troyes Bruno Irlès. Parmi les ex-Bordelais revenus ces dernières semaines, celui qui aura le plus grand rôle pour aider l'équipe à relever la tête et à remonter est le défenseur central Cédric Yambéré (33 ans, 58 matchs avec les Girondins entre 2015 et 2017). Après avoir voyagé tout au long de sa carrière, il était aux Îles Féroé, à Klaskvik, quand le challenge bordelais s'est présenté et disputait les tours de qualification pour la Ligue Europa Conférence.

Yambéré n'a pas hésité

Formé en Gironde, il s'est libéré de son contrat pour revenir et porte désormais le brassard de capitaine de la N2. "Je suis content d'être là, ça me tenait à cœur d'aider les Girondins, je n'ai pas hésité quand on m'a appelé. L'amour du club a pris le dessus. Je reviens en D4 mais il y a le challenge de venir aider l'équipe et ça fait plaisir de voir le soutien des supporters. Maintenant, il va falloir que je sois performant sur le terrain", dit-il. "L'objectif est de jouer le haut de tableau. On a des joueurs qui arrivent, il faut apprendre à se connaître, mais on doit rapidement s'adapter pour avoir des résultats. C'est pour ça que je suis heureux, mais j'aurais préféré ne pas venir. Mais la situation est telle qu'elle est...", appuie-t-il.

D'autres anciens, en difficulté dans leur carrière, ont également choisi de se relancer à Bordeaux, à l'image du milieu Younès Kaabouni (18 matchs avec les Girondins en pro) et du latéral Driss Trichard (3 matchs). En N2, les Girondins ont démarré par un nul face à Poitiers (1-1) et une défaite contre Dinan-Léhon (2-1).