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Ligue 2: polémique à Troyes après la publication et la suppression d'une photo d'un joueur aux genoux floutés

Le stade de l'Aube, à Troyes.

Le stade de l'Aube, à Troyes. - @RMCSport

Accusé par la fachosphère d'atteinte à la laïcité, le club aubois a depuis supprimé son post sans pour autant expliquer son choix initial, ce mardi 10 septembre.

Comme de tradition durant les trêves internationales, les clubs français célèbrent les performances de leurs joueurs en sélection. Ce mardi 10 septembre, Troyes n'a pas dérogé à cette règle, avec Sankhoun Diawara, Ibrahim Traoré et Anis Ouzenadji, des jeunes du club aubois qui étaient titulaires avec l'équipe de France U19 contre le Mexique (3-0), samedi.

Dans la matinée, l'Estac a publié sur son compte X des photos de ses joueurs sous le maillot bleu, blanc, rouge. Celle d'Anis Ouzenadji se distinguait des autres puisqu'elle était floutée au niveau des cuisses et des genoux.

Rapidement, la "fachosphère" - du moins de nombreux comptes à tendance extrême droite - a multiplié les publications incendiaires, accusant le club aubois "d'appliquer la charia en floutant les genoux d'un joueur musulman". Une référence à certaines interprétations de l'islam, selon lesquelles ces parties du corps feraient partie de l'intimité et devraient rester cachées, au même titre que le nombril.

"Une institution sportive neutre"

En fin de matinée, Troyes a supprimé sa publication et laissé place à un court communiqué: "Suite (sic) aux réactions générées par l’une de nos publications, l'Estac tient à préciser qu’elle se veut être une institution sportive neutre, ouverte au plus grand nombre, sans distinction, portée par des valeurs de respect et d’authenticité".

Le club de Ligue 2 n'explique en revanche pas dans quel but il avait flouté les genoux de son joueur avant de publier la photo, ni s'il s'agissait d'une demande de ce dernier.

Dans un courrier daté du 27 février, la Fédération française de football a rappelé l’interdiction pour les joueurs et joueuses de football de jouer avec un collant (cachant les genoux) ou un casque (cachant les cheveux) sans autorisation médicale afin d'éviter des "détournements du principe de neutralité".

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