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Sochaux: Romain Peugeot explique pourquoi il a finalement jeté l'éponge

Un jour après avoir annoncé l'abandon de la reprise du FC Sochaux-Montbéliard, le financier Romain Peugeot explique les raisons qui l'ont poussé à se retirer, alors que le club risque désormais le dépôt de bilan. Il évoque notamment l'impossiblité financière d'effectuer un plan social pour repartir en National 1.

Les heures sont sans doute comptées pour Sochaux. Alors que le tribunal administratif a rejeté le recours du club ce jeudi, qui réclamait de rester en Ligue 2, le financier Romain Peugeot a annoncé par la même occasion son retrait de la reprise du FCSM. Il revient sur ce choix de jeter l'éponge, dans un entretien accordé à L'Équipe.

Tout d'abord, il assure avoir eu l'argent nécessaire pour reprendre le club. "On a scruté les comptes, explique-t-il. Et on est parvenus à économiser 3,7 M€, grâce notamment aux transferts qui avaient été effectués depuis le 11 juillet, et aux économies salariales qui en découlaient, mais aussi en rompant un protocole d'accord d'achat de terrain auprès du Grand Belfort, ce qui a évité au club un décaissement de 1,5 M€. Parallèlement, j'ai réussi à réunir 9,1 M€ auprès de mes investisseurs."

"J'avais la lettre d'un établissement bancaire, validé par le conseil d'administration de celui-ci, qui attestait d'une aide de 3,5 M€"

Peugeot affirme ainsi que des virements entrants ont bien eu lieu, mais sans doute trop tard. "On disposait de 5,6 M€, mais on avait également des documents attestant que des transferts d'argent avaient été effectués les jeudi et vendredi précédents, mais que les sommes en question n'étaient pas encore arrivées sur le compte, poursuit-il. J'avais également la lettre d'un établissement bancaire, validé par le conseil d'administration de celui-ci, qui attestait d'une aide de 3,5 M€, sous la forme d'une subvention de 1,1 M€ et de 2,4 M€ d'avance en compte courant."

Comme évoqué il y a deux semaines, le club doubiste a reçu un coup de fil du gouvernement fin juillet pour tenter d'éviter un dépôt de bilan. "Oui, l'Élysée a passé un coup de téléphone à Frankie (Yau, cadre du groupe chinois Nenking et président du FCSM) vers 16h30, confirme le financier. Et à 18 heures, lui et ses avocats sont revenus pour signer le contrat de vente officiel, sur la base du '8-4', un contrat qui ne valait qui se le club parvenait à se maintenir en L2."

"Un club de National doit présenter 50 fiches de paies maximum. Donc, il faudrait effectuer un plan social qui coûterait environ 1,35 M€"

Selon Romain Peugeot, l'avis défavorable du Tribunal administratif a mis fin à ses espoirs, malgré un accord avec les propriétaires. "J'ai la sensation d'avoir fait le maximum pour sauver le club..., regrette-t-il. Mais à partir du moment où le Tribunal administratif a rendu sa décision, l'accord de vente que j'avais signé avec Nenking pour 1 € est devenu caduc. D'un point de vue juridique, je ne suis donc plus en capacité de prendre des décisions pour le club".

Avant d'expliquer qu'un plan social permettant de repartir en N1 aurait été trop coûteux: "Aujourd'hui, le FCSM présente une masse salariale digne d'un club de L1, avec 130 fiches de paie. Un club de National doit présenter 50 fiches de paies maximum. Donc, il faudrait effectuer un plan social qui coûterait environ 1,35 M€. Je ne me vois pas solliciter des investisseurs et des collectivités pour financer tel plan."

Pour rappel, un premier recours devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) avait déjà été rejeté ce mardi. Le club avait en conséquence saisi en référé la justice administrative, en vain. L'absence de Sochaux profitera donc à Annecy, repêché en Ligue 2 juste à temps. Car le championnat démarre dès ce samedi.

JAu