PSG: Tuchel-Leonardo, une semaine sous haute tension

Il est grand temps que le mercato se termine. La conjoncture actuelle a ravivé de sérieuses tensions au sein du PSG, devenues saillantes ces derniers jours entre le directeur sportif du club de la capitale, Leonardo, et son entraîneur, Thomas Tuchel.

En cause, l’incapacité du PSG à remplacer les joueurs partis (Edinson Cavani, Thiago Silva…) et à se renforcer à des postes clés (on pense au milieu de terrain, où le fameux 6 se fait attendre). Obligé de composer avec des contraintes économiques nouvelles et le fair-play financier, le Paris Saint-Germain ne dispose pas d’une marge de manoeuvre suffisante pour engager de fortes sommes d’argent sur le marché des transferts.

Le club parisien entame toutes ses négociations avec ce souci à l’esprit et la volonté d’obtenir un prêt avant tout, mais les autres clubs ont eux aussi besoin de liquidités. La situation est donc bloquée. Plusieurs pistes sont encore actives, mais rien ne dit qu’elles trouveront une issue favorable d’ici lundi, jour de fermeture de la fenêtre estivale d’un mercato très particulier.

Un mercato en berne

Cette incertitude a visiblement fait naître beaucoup de frustration chez Thomas Tuchel, qui s'était permis de tacler aussi la gestion des joueurs en fin de contrat. Le technicien allemand, sans doute agacé de ne pas toujours pouvoir compter sur tous ses joueurs, entre les suspensions, les blessures, les méformes, les cas de Covid ou autres cas de figure, s’attendait au moins à être exaucé pour les recrues.

"Si ça reste comme ça, on ne peut pas parler des mêmes objectifs, a -t-il lâché samedi afin de mettre la pression à ses dirigeants. Peut-être qu'on peut y arriver mais on ne peut pas demander les mêmes choses à une équipe réduite parce qu'on doit se battre avec Manchester City, avec Liverpool, avec l'Atlético, avec l'Inter, qui ont été très forts sur le mercato."

En dehors de quelques clubs anglais qui se sont permis d’investir des sommes parfois colossales, à l’image de Chelsea, les grands d’Europe sont restés très calmes dans l’ensemble. Les clubs des grands championnats ont dépensé deux fois moins d’argent que la saison dernière à la même époque.

Leonardo: "Si quelqu'un n'est pas content..."

Vexé par les critiques adressées à la politique sportive du club dans ce contexte, Leonardo n’a pas laissé passer l’occasion de répondre à son entraîneur vendredi soir après PSG-Angers (6-1). "On n’a pas aimé, le club n’a pas aimé. Moi, personnellement, je n’ai pas aimé, a rétorqué le Brésilien, la mâchoire serrée. On doit comprendre le moment qu’on vit tous. Il y a des situations très, très graves, pas seulement dans le football. Ne pas comprendre cette situation, on n’a pas aimé. Après, on va voir en interne comment on fait. Mais là, c’est très clair. Si quelqu’un n’est pas content, c’est facile, on parle, il n’y a pas de souci. Mais si on décide de rester, on doit respecter la politique sportive, les règles internes et le moment du club."

Si on lit entre les lignes, Leonardo inviterait presque son entraîneur à partir avant la fin de son contrat, qui s’achève en juin prochain, s’il est aussi mécontent qu’il le dit. Cependant, le directeur sportif brésilien ne licenciera peut-être pas Thomas Tuchel, compte tenu de ce que cela pourrait lui coûter, mais il est clair qu’il lui sera difficile de le prolonger l’été prochain, à moins d’une victoire en Ligue des champions. Une ou deux bonnes pioches dans les trois derniers jours du mercato auraient le mérite de faire oublier les désaccords entrevus cette semaine, dans une relation dont on sait de toute façon qu’elle n’est pas faite pour durer.