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Le gouvernement espagnol répond à Vinicius Jr sur le racisme en Espagne

Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l'Intérieur, a réagi aux propos de Vinicius Junior, qui considère que l'Espagne ne fait pas assez en matière de lutte contre le racisme.

Le débat relancé par Vinicius Junior remonte aux sommets du pouvoir espagnol. Fernando Grande-Marlaska, ministre de l'Intérieur du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez, a répondu aux critiques du footballeur brésilien de 24 ans sur la lutte contre le racisme en Espagne.

"Le respect de la diversité fait partie de notre ADN", a affirmé le membre du gouvernement, jeudi 5 septembre, en précisant mener "une lutte efficace et directe contre tout comportement discriminatoire", selon les propos rapportés par Cadena SER. "C'est une des priorités du gouvernement d'Espagne et du ministère", a ajouté l'ancien magistrat, connu pour avoir instruit des dossiers sur l'organisation terroriste ETA.

Carvajal en désaccord avec Vinicius Jr

Vinicius Jr a provoqué une levée de boucliers en suggérant de confier la co-organisation de la Coupe du monde 2030 à un autre pays en raison des insultes racistes dans les stades pendant les matchs de Liga. "D'ici 2030, il y a une grande marge d'évolution possible, alors j'espère que l'Espagne pourra évoluer et comprendre à quel point il est grave d'insulter une personne en raison de la couleur de sa peau. Si les choses n'évoluent pas d'ici 2030, je pense qu'il faudra changer de lieu", a déclaré la star du Real Madrid, jugeant qu'un joueur "ne se sent pas à l'aise et en confiance en étant dans un pays où il peut être victime de racisme".

"L'Espagne n'est en aucun cas un pays raciste" et "ne mérite pas d'être privée de la Coupe du monde", a répliqué Dani Carvajal, capitaine de la Roja et coéqupier de Vinicius Jr au Real Madrid. "Je sais ce que Vinicius subit" de la part de certains supporters "mais la Liga s'améliore et des protocoles sont en cours d'élaboration pour que ces énergumènes ne puissent plus participer à des événements sportifs", a ajouté le défenseur régulièrement accusé en Espagne d'être un sympathisant de Vox, parti d'extrême droite néofranquiste.

"Il y a toujours des indésirables" mais "l'Espagne n'est pas raciste, c'est un exemple de coexistence et d'intégration", a abondé le sélectionneur de la Roja, Luis de la Fuente, en assurant que le Mondial 2030 serait un "succès".

Appelé à "rectifier" ses propos par le maire de Madrid

Le maire de Madrid José Luis Martinez-Almeida (PP, droite) a quant à lui appelé le Brésilien à "rectifier immédiatement ses déclarations". "Il est profondément injuste (...) de dire que nous sommes une société raciste", a-t-il insisté.

Dans une tribune publiée jeudi, le quotidien Mundo Deportivo a lui jugé que Vinicius était "une nouvelle fois allé trop loin", en soulignant que de nombreux joueurs de couleur évoluaient en Liga et ne faisaient pas l'objet de racisme.

Figure de proue de la lutte contre le racisme dans le football, Vinicius avait notamment fait l'objet d'insultes lors d'un match à Valence en mai 2023. Trois supporters ont été condamnés à huit mois de prison dans cette affaire, à l'origine d'une vague d'indignation internationale inédite.

Julien Absalon avec AFP