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Espagne: pourquoi les joueurs ont peur de donner leur avis sur l’affaire Rubiales

Dani Carvajal (31 ans), défenseur de l’Espagne, condamne le baiser forcé de Luis Rubiales, président de sa fédération, sur la joueuse Jenni Hermoso mais estime que les proportions prises par l’affaire incitent les joueurs à rester mesurés dans ses propos.

Les secousses de l’affaire Rubiales se font toujours ressentir dans le football espagnol. Cette semaine, les joueurs de la sélection masculine ont publié un communiqué commun pour condamner le baiser forcé de Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole (RFEF) sur Jenni Hermoso après le sacre mondial des féminines, le 20 août dernier. Dans leur prise de positions, ils ne citent pas le nom d’Hermoso, un oubli remarqué et critiqué en Espagne. Interrogé par la radio Onda Cero à ce sujet, Dani Carvajal se justifie.

Des entités juridiques se demandent si Jenniffer est vraiment victime"

"Nous sommes d'accord qu'un président d'une fédération ne peut pas avoir ce type de comportement et il reconnaît lui-même qu'il a commis une erreur, explique le défenseur du Real Madrid. Ce sont des gestes malheureux lors lesquels il fait une erreur et c'est ce que nous montrons. Dans la déclaration, nous reconnaissons que le comportement du président n'est pas approprié. Mais il y a des entités juridiques qui se demandent si Jenniffer est vraiment victime de quelque chose et c’est en cours de traitement. En fin de compte, nous restons en dehors de cela. Je vous ai déjà dit qu'il y a des gens qui doivent décider s’il y a quelqu'un à blâmer ou une victime. Eh bien, cela se saura."

"On ne peut donc pas prendre position ou condamner telle ou telle partie à l'avance sans savoir vraiment ce qui s'est passé, car à ce jour Jennifer n'a pas non plus déposé de plainte."

Pour le Madrilène, l’ampleur prise par l’affaire incite les joueurs à rester prudents et ne pas s’exprimer individuellement. "Chacun exprime ses opinions, je suis plus réservé et n'exprime pas les miennes, lance-t-il. Je ne crois pas que le footballeur qui n’en a pas parlé fasse quelque chose de mal."

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"Au final, chacun peut décider, penser, faire ce qu'il veut, conclut-il. Mais c'est vrai que la question a été tellement politisée que ça fait peur, on a peur de donner son avis. Vous avez peur de dire quelque chose qui pourrait être faux ou mal interprété. Et je pense que c'est pour cela que la grande majorité des footballeurs espagnols ne se sont pas prononcés."

NC