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Turquie: le président de Fenerbahçe visé par des projectiles et bousculé contre Götzepe

Alors qu'il regagnait son siège après une discussion avec ses supporters, Ali Koç a été pris à partie samedi 17 août. Placé en garde à vue, le suspect serait membre de l'équipe basée à Izmir.

Les images paraissent à peine croyables. Un président de club escorté le long de la pelouse en plein match puis mis à terre par un individu, le tout alors qu'une nuée de projectiles s'abat sur lui. Sauf que la scène, plus habituelle là-bas, s'est déroulée en Turquie, samedi 17 août.

Ce jour-là, Fenerbahçe se déplace sur la pelouse de Götzepe dans le cadre de la 2e journée du championnat local. Quelques jours après sa désillusion européenne face à Lille, le nouveau club de José Mourinho espère repartir du bon pied en s'imposant à l'extérieur.

Grâce à deux buts inscrits dans le temps additionnel, Fenerbahçe mène à la pause. Ali Koç, le patron de l'équipe, et d'autres membres de l'encadrement profitent du quart d'heure pour rencontrer les autorités présentes à l'extérieur du stade. Les forces de l'ordre encadrent une partie des supporters jaune et bleu qui n'ont pas été autorisés à entrer dans le parcage. Selon le club, ils sont alors exposés à du "gaz poivre".

Quelques instants plus tard, les événements se calment. Ali Koç obtient l'entrée des supporters dans le stade puis se dirige vers le parcage regroupant les fans de Fenerbahçe. Pendant ce temps, le match se poursuit.

Les deux équipes jouent la 51e minute. Le patron de l'écurie de la capitale se dirige vers son siège "lorsqu'(il) est attaqué par derrière par un terroriste du football muni d'une carte d'accréditation de Göztepe, sans aucune raison", s'insurge Fenerbahçe dans un communiqué.

Une plainte déposée

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le match reprend après l'incident. Et tourne encore plus au vinaigre pour Fenerbahçe puisque Götzepe, après avoir réduit l'écart à la 68e minute, arrache le match nul au bout du temps additionnel (90+5').

Après la rencontre, une plainte pénale "contre tous les responsables négligents" a été déposée, rapporte Fenerbahçe, précisant que des mesures seront également prises "concernant ce qui est arrivé à (leurs) supporters avant, pendant et après le match concerné".

Selon le site d'information turc NTV, le suspect a été identifié et placé en garde à vue avant une assignation à résidence. À la police, il aurait déclaré avoir voulu "faire sortir" Ali Koç du terrain. Il aurait perdu le contrôle de sa vitesse à cause de la pelouse, qui était mouillée. "Je n'avais aucune intention de blesser", promet-il.

Ce dimanche, plus d'une demi-journée après les faits, Götzepe a réagi par voie de communiqué. "Nous n'approuvons absolument pas ces images qui se produisent sur le terrain et qui n'ont rien à voir avec le football", peut-on notamment lire. "Nous informons respectueusement le public sportif que nous prendrons toutes les mesures légales pour garantir que les responsables de cet acte, qui constitue clairement un délit."

Le soutien de plusieurs clubs

Sur son compte X, la Süper Lig s'est contentée de rapporter le score final du match entre Götzepe et Fenerbahçe, sans faire mention des heurts survenus en deuxième mi-temps. En revanche, le patron du club stambouliote a reçu le soutien de diverses écuries du championnat.

"Nous condamnons fermement l'attaque contre le président de l'Association des clubs et du club de Fenerbahçe, M. Ali Koç, et lui souhaitons un prompt rétablissement. Nous invitons tous les acteurs du football turc à l'unité, à l'intégrité et à la tranquillité, notamment pour la saison de football 2024/25", écrit par exemple Samsunspor sur ses réseaux sociaux.

"Nous sommes profondément attristés par les événements inacceptables survenus lors du match Göztepe-Fenerbahçe disputé le 17.08.2024", indique pour sa part l'équipe de Fatih Karagümrük, autre club basé à Istanbul.

Si la Turquie est connue pour ses tribunes surchauffées et ses ambiances assourdissantes, elle l'est également pour la récurrence des épisodes violents dans ses stades. Une violence qui frappe tout autant les joueurs que les dirigeants ou les arbitres.

En mars dernier, des scènes de chaos avaient émaillé la fin du match entre Trabzonspor et Fenerbahçe (déjà). Michy Batshuayi venait d'inscrire le but victorieux (2-3) quand des spectateurs ont pénétré sur la pelouse et tenté d'en découdre avec des joueurs au maillot jaune et bleu. À leur retour à l'aéroport, ces derniers avaient été accueillis en héros.

FB