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Vuelta: Hindley, Carapaz, Almeida, Evenepoel... une foule de prétendants pour renverser Roglic

Dernier grand Tour de la saison, le Tour d'Espagne s'élance ce vendredi depuis Utrecht, aux Pays-Bas. Sur le papier, Primoz Roglic, triple tenant du titre, fait office de favori sur des routes qu'il affectionne même si un doute subsiste sur sa condition physique. Derrière, de nombreux prétendants arrivent avec des ambitions.

Triple tenant du titre, Primoz Roglic devrait être le favori logique de ce Tour d'Espagne 2022, qui s'élance ce vendredi depuis Utrecht, aux Pays-Bas. Mais le Slovène a connu encore des déboires sur le Tour de France, avec une chute le rendant longtemps incertain pour la Vuelta. Même au meilleur de sa forme, Roglic devra affronter une foule de prétendants.

En l'absence de Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, les deux mastodontes du dernier Tour de France, la course pourrait être aussi un peu plus ouverte. D'autant plus que la Jumbo-Visma, bien que solide, n'affiche pas le même visage que sur la Grande Boucle pour épauler Roglic. Seul le grimpeur américain Sepp Kuss double après le mois de juillet. En cas de succès final à Madrid le 11 septembre, l'ancien sauteur à skis égalera en tout cas le record de victoires de l'Espagnol Roberto Heras.

Hindley et Carapaz, les principaux rivaux de Roglic

Primoz Roglic n'a repris l'entraînement que deux semaines avant ce Tour d'Espagne, ne participant à aucune course depuis son abandon au matin de la 15e étape du Tour de France. Ses rivaux les plus sérieux se nomment Jai Hindley ou Richard Carapaz, qui comptent chacun un Tour d'Italie au palmarès.

Hindley-Carapaz-Landa
Hindley-Carapaz-Landa © Icon

Le sacre de Jai Hindley sur le Giro date de mai dernier, où il a renversé d'ailleurs Richard Carapaz lors de la dernière étape de montagne, à l'occasion de la 20e étape. Les deux hommes auront l'avantage d'avoir de très solides soutiens. La question du leadership ne semble d'ailleurs pas totalement tranchée du côté de la Bora-Hansgrohe et d'Ineos Grenadiers.

Pour la Bora-Hansgrohe, Jai Hindley aura le soutien en principe de Sergio Higuita et WIlco Kelderman. Mais le Colombien a tout misé, au niveau des Grands Tours, sur la Vuelta cette saison. S'il ne dispose pas encore de sérieuses références sur trois semaines dans la peau d'un leader, il a ajouté le Tour de Catalogne à son palmarès cette année, devant Richard Carapaz.

Deuxième derrière Roglic du Tour d'Espagne en 2020, Richard Carapaz devra composer avec Pavel Sivakov, récent vainqueur du Tour de Burgos et en grande forme. Le coureur de 25 ans a été naturalisé français en mars dernier, après avoir couru sous bannière russe en début de carrière. Sivakov a passé toute son enfance en Haute-Garonne et avait déjà réalisé les démarches par le passé pour son changement de licence. L'invasion de la Russie en Ukraine fin février a accéléré les formalités administratives. Il représentera la meilleure chance tricolore pour le général.

Outre Sivakov, il faudra surveiller le local Carlos Rodriguez, qui participe à son premier grand Tour à 21 ans. Deuxième du Tour de l'Avenir l'an passé, considéré comme le Tour de France des jeunes, l'Espagnol devrait en principe se mettre au service de son leader. Qui pourrait aussi se nommer Tao Geoghegan Hart, le Britannique qui s'était imposé sur le Giro en 2020 lors du dernier jour face à Jai Hindley.

L'attraction Evenepoel, Almeida en sérieux outsider

L'une des attractions de cette édition s'appellera Remco Evenepoel. Si la Quick-Step Alpha Vinyl amène souvent un sprinteur sur les Grands Tours, elle se mettra pratiquement exclusivement au service du Belge de 22 ans même si le discours est modeste. Officiellement, le staff de la Quick-Step souhaite que son leader "passe un palier" sur la course. Au sein de la formation se trouvera aussi le champion du monde Julian Alaphilippe, privé de Tour de France en raison d'une condition physique jugée insuffisante. Le Français visera des étapes mais n'hésitera sans doute pas à se mettre au service d'Evenepoel si celui-ci est dans le coup pour le général.

Remco Evenepoel
Remco Evenepoel © Icon

Ancien coéquipier d'Evenepoel, Joao Almeida emmènera lui l'équipe UAE Emirates. Souvent en gestion, le Portugais se destinait à la quatrième place a minima sur le dernier Giro, avant que le Covid ne le sorte du jeu à 48 heures de l'arrivée finale. Il apparaît comme un sérieux candidat au podium, avec pour l'aider Brandon McNulty et Marc Soler, qui ont disputé le Tour de France. Juan Ayuso, la promesse annoncée du cyclisme espagnol, sera aussi à suivre, à seulement 19 ans, pour son premier Grand Tour.

Vainqueur en 2018, Simon Yates n'est plus apparu sur les routes de la Vuelta depuis son triomphe. Entre-temps, le Britannique a alterné le très bon et le moins bon. Mais le leader de la BikeExchange sera forcément un concurrent sérieux, tout comme Mikel Landa. Le Basque de la Bahrain-Victorious partagera le leadership avec le Suisse Gino Mäder, cinquième l'an passé. Pour autant, troisième du Giro cette année, Landa n'a jamais brillé à domicile.

Les adieux de Valverde et Nibali

Parmi les locaux, les supporters espagnols auront forcément les yeux tournés vers Alejandro Valverde, qui dispute sa dernière année en tant que professionnel, à 42 ans, au sein de la Movistar. "Bala" visera sans aucun doute un dernier bouquet devant son public, sans pour autant se relever au général où son coéquipier Enric Mas, deuxième l'an passé, aura encore des prétentions.

Alejandro Valverde
Alejandro Valverde © Icon

Comme Valverde, Vincenzo Nibali participera à sa dernière course de trois semaines, lui qui partira aussi à la retraite en fin de saison. Le Sicilien, vainqueur de l'épreuve en 2010, accompagnera Miguel Angel Lopez, qui a connu des dernières semaines compliquées avec des soupçons de dopage. Provisoirement suspendu par Astana, le Colombien a été réintégré par son équipe le 1er août, en l'absence d'éléments à charge contre lui.

Dans les coureurs à suivre, il faut noter également la présence de Ben O'Connor (AG2R-Citroën), revanchard après son abandon sur le Tour de France, lui qui avait terminé quatrième de la plus grande course du monde en 2021. Thymen Arensman (DSM), coéquipier de Romain Bardet lors du dernier Giro, aura lui des libertés et pourrait se révéler Là où les expérimentés Michael Woods (Israël-Premier Tech), Domenico Pozzovivo (Intermarché - Wanty Gobert) et Rigoberto Uran (EF Education - Easy Post) voudront encore faire parler d'eux. L'Italien n'a pas la garantie d'être leader néanmoins, aux côtés de Louis Meintjes et Jan Hirt, respectivement huitième et sixième sur le Tour de France et le Giro cette année. Le Colombien forme lui aussi un trio avec Esteban Chaves et Hugh Carthy, tous les deux sur le podium de la Vuelta par le passé.

Pinot vient pour une étape

Enfin, s'il ne vient pas officiellement pour le général, Thibaut Pinot sera aussi forcément à surveiller. Le Français, frustré par son Tour de France où il sortait d'un Covid, estime être en meilleure forme et emmènera une formation Groupama-FDJ qui se veut offensive, pour gagner des étapes.

Souvent ouverte, la Vuelta sourit généralement aux audacieux, alors que les sprinteurs n'auront que très peu d'occasions. Vainqueur au sommet de l'Angliru en 2013, le Français Kenny Elissonde (Trek-Segafredo), en grande forme, en sait quelque chose. Il figure dans une équipe où l'Espagnol Juan Pedro Lopez voudra briller, après son excellent Giro où il a porté pendant 10 jours le maillot rose. Enfin, vainqueur à deux reprises de la course, Chris Froome sera aussi présent, avec la volonté de se montrer. Le plateau s'annonce en tout cas très relevé.

GL