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Lavillenie : « Je ne fais pas d’impasse, je fais tout et je gagne tout »

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Renaud Lavillenie va participer au concours du saut à la perche des championnats d’Europe en salle, ce vendredi à Prague. Sûr de lui et de sa domination sur ses concurrents, le Français tentera de décrocher un quatrième titre consécutif en République tchèque. Et peut-être d’améliorer son record du monde (6,16m).

Le record du monde

« Je ne dis pas que je suis là pour sauter 5,80m. Mais ce n’est pas une obsession de battre le record du monde. Ma priorité, c’est de gagner le titre. La performance viendra derrière. Quand je vois la saison que j’ai fait, c’est sûr que j’ai du mal à me dire que je vais me contenter de 5,90m alors que je suis prêt pour cette compétition et que mon objectif est d’aller un peu plus haut. Mais le record du monde, si je le faisais tous les week-ends, ça ne serait plus un record du monde. Il n’y aurait plus de sens. Il faut aussi garder un peu ce côté extraordinaire de ce record, parce que ça l’est. La barre des 6 mètres n’est pas facile à dompter. Il ne faut pas banaliser les performances. Après, les gens pensent que passer 6 mètres, c’est facile. Alors que pas du tout. »

Sa relation avec son frère Valentin

« Je l’aide. J’essaie de lui faire partager mon expérience pour qu’il ait une bonne appréhension de la compétition. Après, je ne suis pas là à le couver parce qu’il faut qu’il apprenne aussi de lui-même. Mais j’essaye de donner mon maximum. Je rentre un peu plus dans les détails. J’ai un avis technique plus avisé parce que je sais ce dont il a besoin. J’essaie de lui glisser à l’oreille le petit mot qui peut faire la différence. Il a envie et il a besoin de conseils pour être dans une bonne phase. Après, j’essaie de ne pas être omniprésent. Je lui donne l’essentiel pour le mettre dans la bonne direction. Ça me permet de profiter un peu plus de la compétition. Au-delà du fait que ce soit mon petit frère, c’est un français. Et ça montre qu’en France, on est bien représentés au niveau international. C’est quelque chose qu’on a envie de faire perdurer pour que d’autres atteignent des sommets. »

Les Europe en salle

« C’est la compétition qui m’a permis d’éclore au niveau international. En faisant le bilan des trois derniers championnats d’Europe, j’ai toujours été au niveau de mon record. C’est une compétition qui me réussit bien et qui est vraiment très plaisante. J’ai un peu de mal avec le « que » des championnats d’Europe en salle. On est d’accord pour dire que dans certaines disciplines, les championnats d’Europe sont d’un niveau inférieur que les championnats du monde. Le saut à la perche, c’est le même. Le niveau est le même qu’aux Jeux Olympiques, il y a les mêmes concurrents. Il y a donc une énorme impatience de sauter pour continuer à écrire mon histoire et continuer à écrire l’histoire de la perche mondiale. C’est hors de question de laisser la chance aux autres de gagner une médaille, quand je peux la gagner. Le but, c’est de faire grandir ma collection internationale. »

Sa grande motivation

« Certains font des impasses, ils arrivent l’été et ils sont nuls. Moi, je ne fais pas d’impasse, je fais tout et je gagne tout. Je ne suis pas un mec qui s’entraîne juste pour s’entraîner. Je m’entraîne pour faire de la compétition parce que c’est ce que j’aime, c’est ce qu’il y a de plus grisant. A partir de là, c’était inenvisageable de me dire que ce week-end je restais chez moi en apprenant que tel ou tel faisait une performance. Je m’entraîne pour être présent dans des jours comme ça et aller chercher des émotions. On n’a pas l’occasion d’avoir des Marseillaises ou des médailles internationales tous les week-ends. Donc c’est toujours une belle motivation. J’ai la performance, plein de chiffres qui parlent. Du coup, je n’ai pas besoin d’avoir un adversaire supplémentaire. J’ai déjà assez à faire avec moi-même. »

https://twitter.com/pierrekoetschet Pierre Koetschet Journaliste RMC Sport