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Diamond League: Samba pour renverser le mythe du 400m haies ce jeudi

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Cinq fois sous la barrière des 47’’60 depuis le début de la saison estivale, Abderrahman Samba a affolé le chrono samedi dernier au meeting de Paris avec un temps canon de 46’’98 qui en fait le deuxième homme de l’histoire sous les 47’’ sur 400 mètres haies. Le record du monde Kevin Young, qui date de 1992, est en danger dès ce jeudi à Lausanne, cadre de la huitième étape de la Diamond League (en direct à partir de 20h sur RMC Sport 1).

Attention, mythe en danger! Il y a vingt-six ans, aux JO de Barcelone en 1992, l’Américain Kevin Young écrivait l’une des plus belles pages de l’histoire de l’athlétisme – même si elle a été réalisée dans une période trouble dans le monde du sport, le début des années 90 – en fracassant le record du monde du 400 mètres haies de la légende Edwin Moses (47’’02) en 46’’78, un chrono qui en faisait le premier homme sous les 47’’ sur le tour de piste avec obstacles. Un record qui reste le plus vieux de l’athlé masculin sur les courses – le poids, le disque, le marteau et la longueur datent d’encore plus loin – mais qui pourrait ne pas passer l’été. Voire simplement ce jeudi soir à Lausanne, cadre de la huitième étape de la Diamond League (à suivre direct à partir de 20h sur RMC Sport 1).

Deuxième hurdler de l'histoire à briser la barrière des 47"

Car une pépite aux dents longues continue à retrancher les dixièmes. En fracassant son record personnel (et d’Asie) qui datait de Stockholm le 10 juin (47’’41) pour devenir le deuxième hurdler de l’histoire à briser la barrière 47’’ (46’’98), samedi dernier lors du meeting de Paris, septième étape de la saison de Diamond League, Abderrahman Samba a frappé un très gros coup. Et ouvert des perspectives. Car comment ne pas imaginer l’athlète qatari originaire de Mauritanie de vingt-deux ans – invaincu cette année en Diamond League où il a signé cinq chronos sur cinq en 47’’60 ou moins – pouvoir bientôt s’attaquer à la marque planétaire ?

"J’espère pouvoir battre le record à Lausanne"

"Le chrono de Kevin Young se rapproche mais je veux progresser pas à pas, avançait l’intéressé, cité par L’Equipe, à l’issue de son temps canon Charléty. Je ne sais pas jusqu’où je peux aller. Rien n’est impossible, cette saison ou plus tard. La compétition avec Karsten Warholm ou des nouveaux venus comme Rai Benjamin me motive. On se pousse tous les uns les autres." Quelques jours plus tard, l’ambition se voulait plus pressante: "J’espère pouvoir le battre à Lausanne". Celui qui devait encore attendre trois ans pour naître quand Young avait signé l’exploit d’une vie à Barcelone pourra compter dans sa quête avec un plateau très relevé, symbole d’une discipline parmi les plus excitantes du plateau cette année.

Benjamin évite encore la confrontation...

Il y retrouvera notamment le champion du monde norvégien Karsten Warholm (47’’81 cette saison) et l’athlète des îles Vierges britanniques Kyron McMaster (47’’54). Mais pas Rai Benjamin, la sensation de vingt ans venue d’Antigua qui a fait une entrée fracassante sur la scène internationale le 8 juin à l’occasion des championnats universitaires US avec un chrono de 47’’02 qui était alors le deuxième temps de l’histoire – à égalité avec Moses – derrière Young. Présent à Paris, son premier meeting à l’étranger et sa première participation en Diamond League, où il a été battu par la pépite américaine Michael Norman sur 200 mètres tout en signant un nouveau record personnel (19’’99), Benjamin se testera de nouveau sur le demi-tour de piste en Suisse.

... mais donne rendez-vous en 2019

Mais le garçon prend déjà rendez-vous. "Je ne suis pas particulièrement surpris par ce que vient de réussir Samba car il était très régulier autour de 47’’50 et il est logique qu’il réussisse ensuite une performance de pointe, estime Benjamin dans les colonnes du quotidien sportif. C’est super pour notre discipline ! Mais je ne l’affronterai pas sur 400 m haies cet été, je ne ferai que du plat. On verra bien ce que donneront nos duels la saison prochaine." On a déjà hâte.

AH