Ewanjé-Epée : « Moscou, championnat propre ? »

« Trente ans après le mythique bras d’honneur de Vladimir Kozakiewicz, le magnifique vainqueur polonais du saut à la perche sifflé pendant tout le concours par un public nationaliste, l’athlétisme revient au stade olympique de Moscou, plus beau, plus grand, plus propre… C’est du moins ce que la Fédération internationale (IAAF) annonce, en frappant un grand coup dans la termitière du dopage avant l’ouverture des championnats du monde d’athlétisme.

Prises de sang systématiques avant les épreuves (avec conservation des échantillons), suspensions immédiates y compris avant la fin des épreuves avec retour à l’envoyeur et adoption des nouvelles sanctions (quatre ans contre deux initialement, dès la 1ère infraction), l’athlétisme se mouille. Même la Turquie, candidate à l’organisation des Jeux Olympiques et la Russie, hôte des Mondiaux, ont fait le ménage en suspendant respectivement 31 et 40 athlètes aux données suspectes !

« Indispensable d'envoyer des signes forts »

Suffisant ? Pas forcément, puisqu’encore une fois, on vise le seul et unique athlète et que ni les délégations, ni surtout l’entourage de l’athlète, ne sont menacés. Il faudra peut-être en passer par là un jour. En attendant, la Fédération française (FFA) a elle aussi « fait le ménage » avant l’ouverture de la compétition. Alice Decaux, la hurdleuse qui s’était supplémentée avec des produits frelatés, en a fait les frais.

Elle purgera une sanction de six mois qui pourrait sembler lourde pour une erreur dite bénigne. Mais il me semble indispensable d’envoyer des signes forts à ceux qui jouent encore avec le feu, parfois innocemment, toujours bêtement, en se tournant vers la supplémentation sans tenir compte des avertissements qui condamnent l’auto-médicamentation. Les muscles, c’est en travaillant et en se reposant qu’on les fait, pas en avalant des compléments. »

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