RMC Conso
Electricité et gaz

Électricité: l'UFC-Que Choisir et la CLCV demandent une régulation du marché

Une facture EDF vue à travers une ampoule. (Illustration)

Une facture EDF vue à travers une ampoule. (Illustration) - DENIS CHARLET © 2019 AFP

L'UFC-Que Choisir et la CLCV ont publié ce mardi un communiqué destiné à alerter le gouvernement sur la future régulation du marché électrique qu'elles jugent "inacceptable" pour les consommateurs. RMC Conso fait le point.

Éviter note trop salée. Dans un communiqué commun publié ce mardi, les associations de défense des consommateurs UFC-Que Choisir et la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) s'unissent pour demander au gouvernement de revoir sa copie dans le cadre de la prochaine régulation des prix du marché de l'électricité. Les deux entités demandent l'abandon du projet d'encadrement en cours qui prévoit une tarification "autour de 70€ le mégawattheure" au 1er janvier 2026 et une concertation avec les services de l'état pour les futures politiques tarifaires en termes d'électricité.

L'électricité française plus élevée qu'à l'international

Pour la CLCV et l'UFC, la responsabilité du gouvernement dans la hausse des prix de l'électricité de plus de 40% depuis le 1er janvier 2022 n'est pas à négliger. En mentionnant la crise de l’énergie consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le gouvernement passe "sous silence sa propre responsabilité", affirment la CLCV et UFC-Que Choisir. Selon elles, c’est la régulation du marché français de l’électricité qui expose "de manière artificielle les consommateurs à la volatilité et la cherté des tarifs de l’énergie électrique sur les marchés internationaux".

Données du réseau de transports d'électricité (RTE) à l'appui, les associations comparent les prix de l'électricité sur les marchés internationaux par rapport à celle payée par les abonnés français et questionnent un prix moins cher qu'en France. Alors même "que l’électricité consommée en France est produite quasi intégralement dans notre pays (94,6 %), que la production domestique est largement décarbonée (92,2 %)". Pour l'UFC et la CLCV, l'annonce d'une tarification "autour de 70€ le mégawattheure" au 1er janvier 2026 est déconnectée des réalités de la filière nucléaire, prenant l'exemple des États-Unis ou de la Finlande, où le coût du nucléaire est de l’ordre de 30 €/MWh.

"Derrière l’ambition proclamée de garantir aux consommateurs un prix de l’électricité stable et représentatif des coûts du mix électrique français, ce projet de nouvelle régulation du marché constitue en réalité une véritable tromperie", analysent les signataires de cette tribune.

Les associations veulent être concertées

Au-delà du projet gouvernemental dont elles appellent à revoir la copie, la CLCV et l'UFC-Que Choisir espèrent, à l'image d'autres associations de consommateurs, être intégrées aux prochaines décisions concernant la régulation du marché. Au sujet de la hausse des prix prévue au 1er janvier 2026, la CLCV et UFC-Que Chosir déplorent une absence de prise en compte de la voix des consommateurs "[qui] se traduit par de nombreuses carences dans la nouvelle régulation promue par le gouvernement dans la loi de souveraineté énergétique".

Les deux associations évoquent un projet faisant l'impasse sur une régulation de la production d’hydroélectricité, dont les infrastructures de production sont majoritairement publiques et gérées par EDF.

"En l’état, seule une régulation très lacunaire du nucléaire, qui porte les germes d’inflations massives et injustifiées du prix de l’électricité au cours des prochaines années, est envisagée", commentent la CLCV et UFC-Que Choisir.

Et de conclure par la promotion d'un service public de l'électricité ayant vocation de représenter les consommateurs d'électricité. Le tout dans une politique de prix encadrés, "représentatif des coûts de production de l’électricité nucléaire et hydraulique du pays, aussi bien pour les installations actuelles que futures".

Lilian Pouyaud