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De quelques centimes à plus de 10 euros: comment fonctionne la taxe de séjour en Europe?

Certaines communes peuvent demander aux vacanciers séjournant sur leur territoire de payer une taxe de séjour.

Certaines communes peuvent demander aux vacanciers séjournant sur leur territoire de payer une taxe de séjour. - Pixabay

De Lisbonne à Rome, le tourisme dans les grandes villes européennes est soumis à des taxes de séjour dont les montants varient de quelques centimes à parfois plusieurs dizaines d'euros. Tour d'horizon dans les grandes villes européennes.

C'est une somme qui s'ajoute au budget lors d'un voyage. La taxe de séjour, qui doit être payée par le vacancier qui loge dans un hébergement de tourisme, est largement démocratisée dans de nombreux pays européens. Cette somme, généralement de quelques euros, peut être demandée par la commune de résidence des touristes séjournant sur le territoire.

Des prix en hausse

En Italie, les professionnels du tourisme sont vent debout contre une ébauche de décret pour lutter contre le surtourisme. Selon l'AFP, la taxe de séjour, actuellement autour de 5 euros, pourrait passer à 10 euros par nuit pour les chambres à 100 euros, à 15 euros pour celles de 400 euros et à 25 euros pour les suites de luxe dépassant 750 euros.

Et nos voisins ne sont pas les seuls à augmenter leurs taxes, depuis le 1er septembre à Lisbonne, le montant de la taxe a tout simplement été doublé, passant de 2 à 4 euros par personne âgée de plus de 13 ans et par nuit pour un maximum de sept jours. Pour les croisiéristes, elle passe de 1 à 2 euros par jour.

Parfois basée sur un décompte par nuit, la taxe de séjour n'est soumise à aucune règle unique en Europe, menant à des disparités, parfois entre les grandes villes d'un même pays. Logiquement, c'est dans les villes les plus touristiques que ces taxes sont bien souvent les plus élevées, par rapport à l'ensemble du pays.

Une taxe variable selon la qualité du logement

À Paris, le tarif des taxes de séjour est basé sur la catégorie du logement. Pour une personne majeure et par nuitée, la taxe la moins élevée coûte de 0,65 centimes pour un camping 1 et 2 étoiles à 14,95 euros pour un palace. Pour le reste du pays, la grille tarifaire applicable en 2024 est à retrouver en suivant ce lien.

Du côté de Rome, la taxe varie de 4 euros (campings et hébergements de plein air) à 10 euros pour un hôtel 5 étoiles. En Espagne, les vacanciers qui se rendent à Ibiza, Minorque, Formentera ou encore Majorque doivent aussi s'acquitter d'une taxe de séjour. Celle-ci varie et peut atteindre jusqu'à 4 euros par nuit et par personne en haute saison.

En Belgique cette fois, début 2024, le gouvernement bruxellois a décidé que la taxe sur les établissements d'hébergement touristique de la capitale belge augmenterait d'un euro, atteignant une fourchette variable entre 4 et 5 euros. Enfin, dans la ville grecque de Mikonos, comme partout sur le reste du territoire, la taxe s'échelonne de 1,50 euro à 10 euros pour les hébergements les plus prestigieux.

Un pourcentage en fonction du coût global

Fin 2023, Amsterdam, l'une des villes les plus visitées des Pays-Bas, a annoncé une nouvelle augmentation de sa taxe de séjour pour lutter contre le tourisme de masse, passant à 12,5% du prix du logement.

Une taxe dont le modèle est similaire à celle appliquée à Berlin. Dans la capitale d'Allemagne, cette dernière correspond à 5% du coût global du séjour.

Les villes à tarif réduit

En Croatie, les taxes de séjour ne s'appliquent que pendant la haute saison touristique et sont échelonnées au cas par cas par les communes. Les experts touristiques rapportent une taxe rarement au-dessus de 10 kuna, la monnaie locale, soit environ 1,33 euro par personne et par nuit. Selon l'hébergement, les visiteurs de Valence en Espagne devront payer entre 50 centimes et 2 euros par nuit, pour une durée maximale de sept nuits.

Lorsque vous logez à Sofia et plus largement dans toute la Bulgarie, la taxe touristique peut coûter jusqu'à 1,5 euro selon la région et la classification de l'hôtel. En Hongrie, à Budapest, la municipalité demande entre 1,10 euro et 1,40 par jour et par personne selon la qualité du logement, explique le Guide du Routard.

Parmi notre sélection, Manchester en Angleterre et Prague en République tchèque sont les seules villes de ces pays qui appliquent des taxes de séjour. Lorsque la première exige une livre sterling par chambre et par nuit, la seconde demande moins de 1 euro par personne et par nuit, jusqu'à 60 nuits.

Ces villes qui choisissent un tarif unique

Dans la capitale slovène, à Ljubljana, cette taxe est au tarif de 3,13 euros par jour et par personne. Au Portugal, la taxe est passée de 2 à 4 euros par nuit et ne peut excéder 28 euros (à raison de 7 nuits maximales par personne). Porto, l'autre grande ville portugaise, demande 2 euros par nuit et par personne, comme dans 12 des 308 municipalités du pays, annonce EuroNews.

Sur les bords de la méditerranée à Barcelone, la taxe est passée en 2024 de 2,75 euros à 3,25 euros. En Suisse, à Genève, s'applique une taxe de séjour de 3,75 francs suisse par nuit et par personne, approximativement 3,85 euros.

Lilian Pouyaud