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Moins de retraits, banques moins visitées... Comment évolue le comportement bancaire des Français?

Un distributeur automatique de billets (image d'illustration)

Un distributeur automatique de billets (image d'illustration) - Jean-Sébastien Evrard-AFP

Une étude du comparateur Panorabanques dévoile que les Français sont moins fidèles à leurs banques pour retirer des espèces et désertent même de plus en plus les agences bancaires.

La fidélité bancaire se fait rare. Un rapport sur le comportement bancaire des Français, publié par le comparateur Panorabanques, nous apprend que les clients fréquentent moins leurs établissements qu'auparavant. Une tendance qui impacte directement les banques et qui témoigne d'un changement de mentalité de la part des consommateurs.

· 1,4 retrait par mois

En dix ans, entre 2012 et 2022, 20% des distributeurs de billets (DAB) ont disparu en France. Quant aux comportements concernant les retraits, ils sont en pleine évolution. Entre 2023 et 2024, le nombre de Français faisant moins d'un retrait par mois a augmenté de 7% (de 45 à 52% en un an). En moyenne, les répondants au sondage de Panorabanques effectuent 1,4 retrait par mois, pour un retrait moyen de 49,68 euros.

"Un montant similaire à celui de l'année dernière, soit 48 euros", remarque le comparateur.

Et si les retraits de liquidités se font plus rares, le lieu où ils sont effectués n'a, lui aussi, plus trop d'importance. 41% des répondants vont parfois dans une autre banque que la leur pour effectuer un retrait, lorsque 35% sont fidèles et s'efforcent de retirer de l'argent uniquement au sein de leur banque.

D'autant que les règles relatives aux frais qu'impliquent des retraits d'espèces dans un autre établissement bancaire semblent méconnues. 48% ignorent le nombre de retraits gratuits mensuels dans les DAB des autres banques auxquels ils ont le droit.

· Les agences bancaires moins consultées

Des établissements bancaires bientôt déserts? Si cela n'est pas encore le cas, les données de Panorabanques avancent tout de même un désintérêt pour les contacts sur site, car seulement 20% des sondés visitent la leur occasionnellement, soit une à deux fois par trimestre. Et 34% des Français s'y rendent moins d'une fois par an.

Quant aux contacts avec les conseillers bancaires, ils sont aussi rares que les passages en agence: 31% des répondants n'ont des échanges avec leur conseiller plusieurs fois par an, lorsque 13% ne les contactent jamais.

Mais lorsque les clients contactent un conseiller, cela concerne principalement leur situation financière (40%), une résolution d'incidents sur leur compte bancaire (38%) ou encore la souscription à de nouveaux produits bancaires (33%).

"Ces interactions soulignent un besoin persistant de conseils personnalisés malgré une réduction des visites physiques en agence", analyse Panorabanques.

· Cashback, paiement sans contact...

Si certaines pratiques bancaires "physiques" sont sur le déclin, d'autres, cette fois plus "numériques" s'imposent auprès des Français. Selon Panorabanques, 8 sondés sur dix ont recours au paiement sans contact, lorsque seulement 14% y sont réfractaires.

Le cashback reste néanmoins peu convoité par les Français puisque seulement 26% d'entre eux y ont recours et 18% évoquent un intérêt pour la chose. Mais, une majorité d'usagers reste encore sceptique.

"Malgré le fait que la quasi-totalité des banques de réseau et en ligne proposent ce service, les réfractaires peuvent être influencés par la méfiance envers les offres, le manque d'information ou la complexité perçue du processus", analyse Panorabanques.

· Des chèques moins fréquents, mais toujours présents

Près d'un répondant sur deux (43%) utilise encore son chéquier plusieurs fois par an, contre 11% de personnes qui ne l'utilisent jamais. Mais s'il faut observer la tendance d'usage dans le détail, 18% des sondés s'en servent encore au moins une fois par mois et 2,8% des transactions sont effectuées par chèque, annonce Panorabanques.

Ce moyen de paiement figure en revanche parmi les plus sensibles à la fraude: les chèques sont responsables de 33% des cas, selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement.

Cette étude s’appuie sur un sondage réalisé par Discurv pour Panorabanques, par questionnaire auto-administré du 2 mai au 8 mai 2024. Le comparateur informe que le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon de 1.000 Français représentatifs de la population française âgés de 18 ans et plus, constitué avec la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes: sexe, âge profession de l’individu, stratification par région, catégorie d’agglomération.

Lilian Pouyaud