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De l'eau dans vos yaourts? Des produits au lait de brebis épinglés par une asso de consommateurs

Pour obtenir l'appelation "yaourt", un produit doit contenir au maximum 5% d'eau. (Illustration)

Pour obtenir l'appelation "yaourt", un produit doit contenir au maximum 5% d'eau. (Illustration) - Freepik

Ce mardi, l'UFC-Que Choisir dévoile une enquête sur la composition mensongère de certains produits laitiers. Alors que des fabricants commercialisent des "yaourts", l'association dénonce la composition de ces produits qui invalide l'appellation.

Une histoire d'eau. L'UFC-Que Choisir pointe du doigt ce mardi dans une enquête la composition de certaines spécialités au lait de brebis bio des marques Vrai et la Bergerie, présentées comme des "yaourts". Selon l'association spécialisée dans la défense des consommateurs, certains produits sont composés d'eau de manière excessive, jusqu'à 13% au-dessus de la dose maximale autorisée par la loi. Ils ne devraient donc pas être vendus comme des "yaourts". Explications.

La composition encadrée par la loi

Deux marques sont ainsi mises en lumière par l'UFC, et elles sont commercialisées par la même entreprise: Olga, basée dans l'Ille-et-Vilaine. Pour critiquer la composition de ces yaourts qui n'en sont pas, l'association s'est basée sur la loi. Plus particulièrement le décret n°88-1203 du 30 décembre 1988 et la norme AFNOR NF V 04-600 qui encadrent la présence en eau maximum pour qu'un produit laitier possède l'appellation "yaourt".

"L'eau doit être dans une limite de 5% maximum [de la composition], autre que celle utilisée pour la réhydratation des matières premières déshydratées ou concentrées", peut-on lire, dans un document d'une organisation professionnelle des fabricants de produits laitiers frais.

Or, selon les références, la présence en eau est entre 13% et 18% dans ces produits, constate Que Choisir. Pourtant, en rayon comme en ligne, les produits incriminés possèdent bien le nom "yaourt". "La marque, elle, se garde bien d’employer ce mot", commente l'association.

Olga se défend

Questionnée sur ce constat fait par l'UFC, la société qui produit Vrai et la Bergerie se défend de vouloir duper les consommateurs. En invoquant un procédé de fabrication avec du lait de brebis partiellement écrémé "pour éviter que ce soit écoeurant", Olga explique à nos confrères que "l'écrémage étant un procédé industriel, [nous] préférons utiliser du lait entier, non écrémé, que nous ajustons avec de l’eau. C’est une méthode naturelle, comme chacun pourrait le faire à la maison".

Mais la justification ne convient visiblement pas à l'association de consommateurs. Premièrement, car les produits issus de cette production possèdent bel et bien une composition d'eau entre 13 et 15% de leur composition. Mais aussi, parce que sur "le plan nutritionnel en effet, les vrais yaourts de brebis, fabriqués à partir de 100% de lait (bio ou non) partiellement écrémé, sont bien plus recommandables".

Tous les 100% lait ne se valent pas

Au cours de son enquête de terrain, l'UFC-Que Choisir constate aussi que tous les "yaourts" au lait de brebis ne se valent pas, selon qu'ils sont composés de lait entier, ou partiellement écrémé.

"Ce choix fait varier du simple au double le taux d’acides gras saturés", ajoute l'association.

Et comme l'explique l'Anses, si ces graisses sont consommées en trop grande quantité, elles peuvent mener à des risques de maladies cardiovasculaires. Quant aux Nutri-Score, un yaourt composé à 100% de lait entier obtient la note C, tandis que ceux à base de lait écrémé obtiennent un A. Les consommateurs doivent donc ouvrir l'oeil en rayon.

Lilian Pouyaud