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Croquettes, eau en bouteille, Coca-Cola... Ces nouveaux produits touchés par la shrinkflation

Selon l'UFC-Que Choisir, de nouveaux produits de grande consommation sont signalés comme subissant de la shrinkflation, un phénomène qui consiste à augmenter le prix au kilo tout en réduisant la quantité. Plusieurs références sont citées, chiffres à l'appui.

Les consommateurs veillent. Ce vendredi, l'UFC-Que choisir a publié un nouveau florilège de produits de grande consommation ayant subi de la shrinkflation, un phénomène mis en place par les industriels de l'agro-alimentaire dans lequel la quantité d'une denrée réduit, alors que son prix augmente. Mais cette pratique discrète n'a pas manqué d'être repérée par des consommateurs méfiants. Chiffres à l'appui, l'association donne des exemples concrets et appelle aux témoignages.

Aucun rayon épargné

Dans la shrinkflation, aucun rayon ne semble être épargné. Selon les signalements des consommateurs, repris par l'UFC, 16 produits sont mis en avant. Et tous les rayons ont subi une augmentation de leur prix avec une réduction de leur poids: boisson, épicerie sucrée, hygiène, huile-condiment, animalerie et droguerie-propreté.

· Hépar, Coca-Cola, Fanta...

Le pack de six bouteilles d'Hépar subit une augmentation de son prix au litre de 58%. Quand la bouteille d'un litre passe à 0,75l, le prix reste inchangé. Résultats: les six bouteilles voient leur prix au litre gonfler. Une opération similaire avec du Fanta goût citron frappé (de 1,5l à 1,25l, soit -17%), qui connaît une envolée de prix au litre de 42%.

Lorsque la recharge de Sodastream concentrée tonic passe de 500ml à 440ml (-12%), le prix au litre s'accroît de 39%. Enfin, la bouteille de Coca-Cola de 1,5l perd 25cl (-17%) alors que son prix prend 26% de hausse.

· Nesquik, Lion, Finger...

C'est principalement sur les céréales que les phénomènes de shrinkflation sont relevés par l'UFC au rayon épicerie sucrée. Le paquet de 750g de Nesquik passe à 650g (-13%) et son prix augmente de 17% au kilo. La boîte de Crunch passe de 750g à 675g, et son prix au kilo augmente de 10%.

Deux références Chocapic (750g et 730g) perdent respectivement 14 et 13% tandis que les prix augmentent de 20% et 39%. Les boîtes de céréales Lion caramel et chocolat de 750g passent, elles aussi, à 675g et le prix au kilo s'envole de 29%.

Enfin, au rayon chocolat, les biscuits Finger passent de 138g à 114g et le prix au kilo prend 21%. Tandis que le chocolat blanc pâtissier Nestlé de 180g perd 10 grammes et son prix au kilo augmente de 4%.

· Déodorant Adidas

Le déodorant pour homme Fresh anti-transpirant 48 heures de la marque Adidas passe de 200 à 150 grammes, tandis que son prix augmente de 45%.

· Huile d'olive Terra Delyssa

L'huile d'olive de la marque Terra Delyssa bio d'un litre passe à 75cl (-25%) tandis que son prix au kilo s'accroit de 9%.

· Savon Briochin

Les recharges de savon liquide de la marque Briochin passent de 500ml à 450ml (-10%) pour que le prix passe sous les 3€, note l'UFC.

· Croquettes Friskies

Le sac de 18 kilos de croquettes pour chiens de la marque Friskies perd six kilos (-33%) et son prix augmente de 52%. Une opération identique pour les croquettes Friskies au poulet et légumes pour chatons. Lorsque le sac de 2 kilos perd 500 grammes (-25%), le prix au kilos augmente de 70%.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Friskies est épinglé pour de la shrinkflation. En avril, 60 millions de consommateurs a déjà relevé des hausses de prix pour une réduction, parfois drastique, de la quantité.

Le tour de passe-passe des industriels

Pour l'UFC-Que Choisir, les marques contournent le problème de la shrinklation par un simple procédé: garder la valeur faciale en réduisant simplement la quantité.

"Elles substituent une référence à une nouvelle de même recette, dans un nouvel emballage identique ou presque à l’ancien mais de moindre contenance. [...] Il convient plus que jamais de continuer à scruter les prix au kilo", affirme l'association.

Pour que l'information continue à circuler, l'UFC a mis en place une fiche à remplir, afin de mettre en lumière des cas de shrinkflation.

Dès le 1er juillet, cette pratique a vocation à être mieux encadrée, a annoncé le gouvernement. Des affichettes devront directement être apposées sur l'article victime de shrinkflation ou à "proximité immédiate des produits concernés".

Seuls les magasins physiques de plus de 400m² seront concernés et cet affichage s'étendra pendant deux mois après la commercialisation des produits concernés.

Lilian Pouyaud