RMC
Tech

Des caméras intelligentes détectent les auteurs de déchets sauvages

Des villes plus propres grâce à la tech. Avec des caméras intelligentes, certaines municipalités luttent contre les déchets sauvages en identifiant plus facilement leurs auteurs.

Un million de tonnes de détritus ont été jetés l’an dernier dans les rues ou dans la nature. Et en matière de propreté des villes, l'innovation peut clairement nous aider à améliorer les choses. Certaines municipalités testent par exemple des caméras intelligentes pour identifier et punir ceux qui jettent leurs déchets n’importe où…

27% de Français avouent avoir déjà abandonné un déchet par terre. Et il est difficile de trouver des solutions face aux incivilités, sauf si on peut les prendre en flagrant délit et les punir systématiquement. La solution que commencent à mettre en place certaines municipalités, comme Marseille ou Nice mais aussi des villes plus petites, Gex (Ain) ou encore Vernon (Eure), ce sont des caméras intelligentes capables de détecter un dépôt illégal et de remonter jusqu’à son auteur. Elles sont déployées sur des zones sensibles du centre-ville, en général un peu isolées et peu éclairées. On a beaucoup parlé pendant les JO des caméras capables de détecter des comportements suspects dans la foule: l’algorithme est entraîné à comprendre que cet objet est un colis abandonné, etc.

Estelle Denis donne rendez-vous aux auditeurs de RMC et téléspectateurs de RMC Story pour son talk-show d’opinions et de débats. Toujours accompagnée de Fred Hermel, Emmanuelle Dancourt, Périco Legasse, Estelle Denis et sa bande s’invitent à la table des Français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. « Estelle Midi », c’est de l’actu, des débats, des coups de gueule, des coups de cœurs, des infos et un zapping des meilleurs moments entendus sur RMC.
On n'arrête pas le progrès : Des villes plus propres grâce à la tech - 12/09
4:56

Plusieurs dizaines de détection d’individus

C’est le même principe ici: la caméra va détecter un mouvement inhabituel (une voiture qui s’arrête et dont les passagers vont jeter des cartons de pizzas ou un lave-linge usagé). Et une alerte est envoyée aux forces de l’ordre. Plus besoin de visionner toutes les images, on sait directement ce qui s’est passé. Et qui est le coupable... Si c’est une voiture ou un scooter, on peut remonter grâce à la plaque d’immatriculation. Si la personne est à pied, c’est plus compliqué car il n’y a pas de reconnaissance faciale, illégale en France. L’auteur du dépôt reçoit alors un courrier avec une contravention et il a 10 jours pour apporter des justifications ou contester la contravention. Une amende qui va de 250 à 10.000 euros en fonction du volume de déchets.

Pour l’instant, c’est une expérimentation menée sur six mois, mais elle a déjà mené à plusieurs dizaines de détection d’individus, juste avec deux caméras bien placées. Si c’est efficace, ça pourrait être étendu à d’autres caméras dans la ville ou même dans des endroits moins fréquentés, en forêt par exemple. A Gex, en cinq semaines, 80 contrevenants ont été identifiés et sanctionnés. Ce qui fonctionne bien, c’est que les caméras fonctionnent 24h/24, mais il y a aussi le côté dissuasif du dispositif. Quand on jette un déchet dans la rue, on a un sentiment d’impunité. S’il n’y a pas un policier juste à côté de vous, qu’est-ce qui peut se passer? Là, pour le coup, vous avez un œil numérique qui surveille et qui ne va pas vous rater.

Bientôt puni pour avoir mal trié ses déchets?

Après, il y a le problème des décharges sauvages qui se créent hors des villes, dans des zones plus reculées. On ne va pas mettre des caméras partout. Mais avec des outils comme Disaitek, on peut utiliser des images satellites pour détecter où elles se forment, où elles prennent de l’ampleur, où elles deviennent dangereuses (à proximité de cours d’eau par exemple), ce qui permet aux forces de l’ordre d’intervenir plus efficacement.

Ces caméras intelligentes sont même capables de détecter si on trie mal ses déchets, avec 45 collectivités qui testent cette innovation. Ce sont des caméras placées directement dans les camions-benne qui prennent des photos à chaque fois qu’une poubelle est déversée. Et un algorithme va repérer tous les déchets non conformes. Selon les données récoltées jusqu’ici, la moitié des poubelles contient au moins une anomalie. L’autre enjeu, c’est de détecter les bouteilles de protoxyde d’azote, parce qu’elles risquent d’exploser. Est-ce que ça veut dire qu’on va vous identifier ou vous mettre une amende parce que vous avez eu le malheur de jeter une bouteille dans la poubelle verte? Techniquement, ce serait possible, en couplant les données fournies par ces caméras avec la localisation RFID des conteneurs à poubelle. Mais ce n’est pas l’objectif pour l’instant, plutôt de faire de la pédagogie dans les quartiers où on observe un non-respect du tri. Sachant qu’un déchet jeté dans la mauvaise poubelle coûte deux fois plus cher à la collectivité.

Anthony Morel