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La hausse du coût de la vie étudiante se poursuit: “il faut mettre le gouvernement face à ses responsabilités”, dénonce l’UNEF

D’après une enquête publiée ce mercredi 14 août par le syndicat étudiant UNEF, le coût de la vie étudiante augmente à nouveau en 2024. Manon Moret, membre du bureau national de l’UNEF, dénonce l’inaction du gouvernement sur RMC.

Le coût de la vie étudiante augmente à nouveau en 2024, après plusieurs années de hausse, selon une enquête publiée mercredi 14 aout par le syndicat étudiant UNEF, qui dénonce notamment une augmentation des frais d'inscription universitaire.

D’après le syndicat, qui réalise cette année sa vingtième enquête sur le sujet, les étudiants doivent débourser près de 482 euros supplémentaires par rapport à l’année précédente. Pour un budget de 1.158,70€ par mois.

Augmentation des frais d'inscription et de la CVEC

Se loger devient plus cher, particulièrement pour ceux qui louent une chambre dans les résidences du Crous (+3.5%), le prix de l'électricité a lui bondi de 4.8% en un an. Le coût pour se déplacer reste stable, voire en baisse. Sauf dans de grandes villes étudiantes où l'abonnement aux transports en commun augmente de 10%, comme à Toulouse ou à Bordeaux.

À Grenoble, l’abonnement étudiant pour les transports a augmenté de 12%. De quoi faire réfléchir Léna: “Sachant que je me déplace beaucoup à vélo, je me demande si je vais reprendre l’abonnement cette année. Vu comment ça a augmenté, je pense que ça vaut davantage le coup de tout faire à vélo maintenant.”

L'invité de Charles Matin : Le coût de la vie étudiante n'échappe pas à l'inflation - 14/08
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Pour contenir cette augmentation du coût de la vie, le syndicat étudiant auteur de l'étude, l'UNEF, demande au gouvernement le gel des frais d'inscription à l'université, frais qui augmentent de 3% à la rentrée. Même hausse pour la CVEC, taxe de contribution à la vie étudiante, obligatoire. Depuis 2017, le coût de la vie étudiante a bondi de presque 28%.

L'an dernier la hausse était plus forte, les chiffres montraient une explosion des coûts étudiants de 6,47% et une augmentation de 594,76€ du reste à charge annuelle. Selon le syndicat, les étudiants étrangers, les étudiants ultramarins et les femmes font parties des catégories les plus impactées par cette hausse des coûts. Il existe une différence de 12,20% du coût de la vie étudiante entre un boursier dans les DROM et un boursier dans l'Hexagone.

Parmi les autres revendications de l'UNEF: le retour du repas CROUS à 1 euro et une allocation universelle pour les étudiants.

"Cela fait sept ans qu'on nous a annoncé et promis une réforme des bourses, mais la réalité, c’est que le système n’a pas du tout été remis en cause et que l’argent n’a pas été mis sur la table", constate Manon Moret, membre du bureau national de l’UNEF, au micro de RMC ce matin.

"Les étudiants n’arrivent pas à joindre les deux bouts”

Pour le syndicat, le gouvernement doit agir vite. “On ne peut pas continuer avec des mesurettes qui améliorent ponctuellement la situation, mais qui ne permettent pas de résoudre de façon structurelle la précarité étudiante”, explique Salomé Hocquart, la vice-présidente de l’UNEF, à RMC.

“Il faut mettre le gouvernement face à ses responsabilités”, déclare Manon Moret. "Les étudiants, ça reste un public très précaire dans le reste de la société, cela fait des années qu'ils subissent les coûts de la vie étudiante", poursuit-elle.

Pour le syndicat, il est important d’alerter sur la situation pour permettre aux étudiants de vivre dignement: “La réalité aujourd’hui, c’est que les étudiants n’arrivent pas à joindre les deux bouts”.

Un étudiant sur deux est aujourd’hui “obligé” de se salarier pendant ses études. "Il faut mettre en protection sociale la jeunesse, le système de bourse est faillible et n’est pas adapté aux étudiants", insiste la membre du bureau national de l’UNEF, Manon Moret.

Une des plus grandes craintes de l’UNEF: voir de plus en plus d’étudiants dormir dans leur voiture, faire la queue dans les files alimentaires, et échouer dans leur étude, car ils n’arrivent pas à vivre.

C.A, M.O, V.C