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"Tout le monde se sent insulté": la réponse de la Fédération française de golf à l’attaque de Mathilde Panot

Pascal Grizot, président de la Fédération française de golf, répond ce lundi sur RMC à l’attaque de Mathilde Panot, la cheffe de file de La France insoumise à l’Assemblée nationale, qui a appelé à s’inscrire sur les listes électorales en ciblant "les riches, les racistes et les golfeurs".

"Les riches votent ! Les racistes et les golfeurs aussi. Et vous?": ce message de Mathilde Panot, relayant l’appel de La France insoumise à s’inscrire sur les listes électorales, ne passe pas pour la Fédération française de golf. "On tombe dans la caricature et le cliché, dénonce Pascal Grizot, son président, dans Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story. C’est juste dommage de vouloir encore une fois diviser les Français. Quand on attaque le golf, on attaque tous les sports. On est dans une année olympique. Le sport, c’est bon pour la santé, pour la santé mentale. Le président de la République encourage les Français à faire plus de sport. Je trouve ça déplorable d’avoir ce type d’attitude, vis-à-vis de n’importe quel sport."

"Ce ne serait pas la première fois qu’un politique parlerait de choses qu’il ne connaît pas, ajoute-t-il. Le golf, c’est d’abord un sport populaire. C’est le premier sport populaire au monde. En France, on est la sixième fédération, avec 450.000 licenciés. Je crois que Mathilde Panot a 370.000 adhérents, dont on en a un peu plus qu’elle. Je ne dis pas qu’il y a plus de golfeurs que d’insoumis. Mais il y a plus de golfeurs qui sont licenciés, qui ont l’effort de soutenir leur fédération, que de sympathisants qui font l’effort de soutenir LFI."

Témoin RMC : Pascal Grizot - 12/02
Témoin RMC : Pascal Grizot - 12/02
6:10

"Il y a des golfeurs de droite, de gauche, et même des golfeurs LFI"

Selon Pascal Grizot, il y a "évidemment" des golfeurs de gauche. "Aujourd’hui, je reçois énormément de messages de mécontentement, assure le président de la Fédération française de golf. Ce qui m’attriste, c’est que j’en reçois autant que lorsqu’on a eu notre championne Céline Boutier qui a gagné un tournoi majeur l’année dernière ou Matthieu Pavon qui vient de gagner aux Etats-Unis. Tout le monde se sent insulté. Bien évidemment, il y a des golfeurs de droite, de gauche, et même des golfeurs LFI. J’ai reçu des messages me disant: ‘Je vote LFI mais peut-être qu’après la déclaration de Mathilde Panot, je vais changer d’avis’. Donc ce n’est pas bon."

Et la Fédération française de golf souligne son engagement pour trouver des solutions vertueuses pour maintenir la pratique, s’opposant par exemple à un projet dans les Pyrénées-Orientales, en pleine sécheresse, qui cristallise les tensions au niveau local. "Si on est obligé de faire un choix entre nourrir les populations et jouer au golf, il est évident qu’on est des gens responsables. En aucun cas, on ne va soutenir un projet si on ne trouve pas les moyens techniques pour pouvoir arroser. La fédération est porteuse de projets, d’innovations. Depuis plusieurs années, on apporte des solutions qui devraient nous permettre de continuer à jouer, peut-être de manière différente. Il faut accepter que les parcours soient moins verts. Et il y a notamment l’utilisation de l’eau recyclée. Aujourd’hui, il n’y a que 10% des golfs qui utilisent encore de l’eau potable."

Pascal Grizot espère désormais pouvoir dialoguer avec Mathilde Panot, qui ne lui a pas encore répondu, et les insoumis. "Le golf a été très attaqué ces dernières années, rappelle-t-il. Moi, systématiquement, quand des erreurs sont écrites, j’écris et je demande un rendez-vous. Il y a peu de politiques qui nous accordent des rendez-vous. Marine Tondelier (EELV) a accepté de nous parler et je la remercie, parce que le dialogue a été constructif. Il y a également Cécile Duflot (ex-ministre écologiste). Mais quand François Ruffin a fait des déclarations sur les consommations d’eau, je lui ai écrit deux courriers et il ne m’a jamais répondu."

LP