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"Je me suis vu mourir": des chasseurs dénoncent une attaque de migrants dans le Pas-de-Calais

L’un des chasseurs qui dénoncent une attaque de migrants dans la nuit de samedi à dimanche, dans le Pas-de-Calais, témoigne sur RMC. Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte.

Ils disent avoir été violemment attaqués par une soixantaine d’exilés qui voulaient rejoindre l’Angleterre. Trois chasseurs ont vu leur hutte assaillie dans la nuit de samedi à dimanche dans le marais de Tardinghen, près du littoral de la Manche, dans le Pas-de-Calais. Un enfant de 3 ans était aussi présent. Leurs véhicules ont été dégradés et ils ont signalé le vol d’effets personnels. Une plainte a été déposée. Une enquête pour "menaces avec armes" (de part et d'autre) et "dégradations" a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les migrants affirment, eux, que ce sont les chasseurs qui ont tiré en premier.

Les muscles de Stephen semblent ne s’être jamais relâchés, depuis samedi. Depuis cette nuit où le trentenaire, dans sa hutte de chasse, voit un groupe de migrants porter des zodiacs vers le rivage. "On a voulu leur porter secours, explique-t-il. Je suis marin-pêcheur, je sais que la mer, c’est dangereux. On était seuls, on les a éclairés et on leur a demandé de partir, sinon on allait appeler la police. Ils ont dû apprendre."

Quelques minutes après, les chasseurs voient "plein de petites lumières arriver dans tous les sens, venant des dunes", raconte Stephen. Les trois chasseurs se tiennent figés, leur arme dans les mains. Un coup de feu part, dans la direction opposée, assure Stephen. "Et là ils sont arrivés, ils ont tapé avec des barres de fer. Ils ont essayé de nous donner des coups de machette. J’ai vraiment eu peur. Je me suis vu mourir. Je ne dors pas, je ne mange pas, je ne suis vraiment pas bien.

Huit morts le week-end dernier lors d’une tentative de traversée

Les traces des passages nocturnes vers la plage sont visibles dans les marais. "Sac poubelle, gilet de sauvetage… C’est quotidien", avec quelques tensions, explique Olivier Darras, président d’un collectif de chasse, qui continue de s’étonner de la violence de cet affrontement

"J’espère que ce n’est qu’un épisode. En tous cas, ce n’est jamais arrivé auparavant. Les gens n’ont pas peur. On a appris à vivre avec depuis longtemps. Mais trouver une solution, non… Tant que l’Angleterre restera attractive pour ces gens-là, ils prendront tous les risques et tous les moyens pour y arriver." Le week-end dernier encore, huit migrants ont trouvé la mort en tentant la traversée.

Marion Gauthier